Avant-propos: Le projet Les Insouciants n’étant pas encore né au moment de l’écriture de l’article, il provient du site http://evasionscenique.wordpress.com géré par moi-même (Julien). N’hésitez pas à le faire tourner un maximum.
Voici une petite histoire passée quasiment inaperçue entre un plat de quenelle et un ski, l’histoire de France de Griessen. Un nom qui ne va pas tarder à prendre un peu d’ampleur puisqu’elle est programmée en première partie d’Indochine lors du Black City Tour 3 qui démarre le 12 mars.
A l’heure où l’on se demande s’il faut rétablir tout ou partie de la censure, certains artistes comme France n’ont pas eu le choix: Elle s’est vue en effet censurer la pochette de son album par… Facebook. L’objet du délit? Un sein, son sein, ou plus précisément un demi-téton qui apparaît sur la pochette de son album Saint Sébastien, dont la sortie est prévue le 20 janvier 2014. Un titre qui n’est pas anodin, puisque France de Griessen, sur son site internet nous en explique la genèse:
J’ai traversé des épreuves personnelles très difficiles pendant la période où « Saint Sebastien » a été composé. A un moment donné, c’est l’image du martyre de Saint-Sébastien qui m’est apparue, d’où le titre de l’album. Je me sentais face au monde, transpercée de toutes parts, avec des blessures à vif sur tout le corps(…)
La photo de la pochette, prise par le célèbre photographe Richard Dumas, représente donc France de Griessen, allongée, regardant le ciel, la veste ouverte sur un sein tatoué d’étoiles. Une censure arrivée aux plus grands puisque Etienne Daho a subi la même mésaventure, voyant la jaquette des Chansons de l’innocence retrouvée être censurée dans le métro, et contrainte d’afficher un bandeau « publicitaire » sur la poitrine de la dame figurant sur la pochette, dont la photo a été prise par… Richard Dumas, évoqué quelques lignes au-dessus. Tiens tiens… Mais voilà. France de Griessen n’a pas encore la notoriété d’un Etienne Daho. Pourtant, c’est bien son deuxième album qui va sortir dans quelques jours. Et, pour une jeune artiste, deux choses fonctionnent pour se faire connaître: Le bouche-à-oreille (les cafés concerts, les tremplins jouent aussi ce rôle) et les réseaux sociaux. Myspace est mort, Twitter te laisse le choix entre publier le lien de la vidéo et mettre un petit texte pour donner envie de la regarder (mais ne permet pas les 2, 140 caractères oblige), Facebook est donc ESSENTIEL pour se faire connaître. Parce qu’un partage ne coûte rien, et qu’un clic (même accidentel) peut te faire découvrir de très jolies choses.
On censure donc l’art, et la possibilité de partager l’art, au nom d’une pudeur à respecter. Sur les internets. Ou l’on peut twitter des messages à des actrices porno, ou faire la promo d’un site classé X est désormais un phénomène de mode. « On dit merci qui? « . Il serait peut-être grand temps de se sortir le balai ET le ramasse-poussière du fondement où nous nous les sommes carrés, à une époque où l’on se demande encore si un élu a le droit de tromper sa femme, une situation qui ne choquerait personne hors contexte. Surtout, au-delà de la censure, elle intervient en pleine période où il est nécessaire de faire de la promo, à quelques jours de la sortie de l’album, ce qui pourrait pénaliser lourdement n’importe quel artiste dont ce genre de mésaventure n’est pas racontée dans les journaux. Cette histoire aura au moins eu un avantage: c’est grâce à ce « bad buzz » que j’ai eu envie de m’intéresser à qui était France de Griessen, et découvrir sa musique. J’attends avec impatience de pouvoir tendre une oreille à ce fameux Saint-Sébastien à la pochette contestée. Cachez ce sein que je ne saurais voir si vous le voulez… Mais faites moi entendre la musique.
Et si ces quelques lignes relative à l’histoire de France de Griessen vous ont interpellé, vous ont donné envie d’écouter sa musique (et à son art en général, la demoiselle est pluridisciplinaire) alors, le meilleur moyen c’est de créer un bel Effet Streisand, en partageant cet article, la pochette, et sa musique. Soyez curieux, allez voir ces artistes en concert, et faites vous votre propre opinion.
France de Griessen est programmée en première partie d’Indochine, sur le Black City Tour 3:
12 mars, Bruxelles, Palais 12 (complet)
15 mars, Dijon, Zénith (complet)
19 mars, Clermont-Ferrand, Zénith
21 mars, Lyon, Halle Tony Garnier (complet)
23 mars, Nantes, Zénith (complet)
25 mars, Toulouse, Zénith