Après le Zèbre de Belleville en novembre dernier, Chloé Mons nous présente intimement son dernier album Soon sur la Scène du Canal
Le mercredi 9 avril 2014, Chloé Mons se produisait sur la Scène du Canal, Quai de Jemmapes à Paris.
L’ambiance est feutrée dans cette petite salle de l’Espace Jemmapes. Nous sommes tous assis, confortables, comme au cinéma ; ça tombe bien, Chloé Mons est venue nous raconter une histoire…
Telle une danseuse de flamenco, relevant sa longue robe noire et frappant le rythme avec ses talons, Chloé nous transmet son blues aux influences orientales.
Son dernier album Soon, dont nous vous avions présenté son épique enregistrement ici, nous est proposé ce soir, et nous découvrons les influences indiennes qui en découlent sur un fond blues.
La voix singulière de Chloé Mons nous narre en anglais des titres sur un rythme lent et intense; ses chansons sont la seule façon de s’exprimer et de se dévoiler, Chloé reste discrète entre les titres, nous susurrant de temps à autre un ou deux « merci« , qui seront d’ailleurs réclamés par le public (« tu peux le refaire? » – « merci, merci, merci…« ). Elle est aussi très joueuse de ses mains, nous transmet ses émotions à travers ses gestes lents; le regard très souvent levé vers le ciel, Chloé a peut-être aussi un autre public…
Chloé Mons est accompagné de son complice de toujours, Yann Pechin, à la guitare, transporté dans une transe à chaque morceau pour lequel il délivre un son très électrique.
La musique semble parfois déstructurée, il est dans sa bulle. Mais on est épaté de cette battle qui est lancée à un moment donné du concert avec le percussionniste de l’autre côté de la scène; ce dernier nous proposera d’ailleurs un solo nous démontrant toute l’étendue de son talent à travers ses nombreuses percussions, donnant un son qui résonne dans tout le corps.
Enfin, Chloé Mons, c’est une voix, mais elle n’hésite pas non plus à prendre ses instruments, le tom, le ukulélé électrique et l’harmonica; elle nous présente également quelques titres au piano. Le bottleneck est fortement utilisé, donnant ce son particulier, un peu blues, à l’image d’un western, nous faisant penser quelque peu à Moriarty.
Impression que l’on retrouve clairement lors de La Ballade de Calamity Jane, journal intime très poétique, mélangeant lecture des lettres et chansons inspirées des textes. Pour la petite histoire, Chloé Mons avait découvert des lettres écrites par Calamity Jane à sa fille, et s’en était inspirée pour un projet unique auquel elle a collaboré avec Alain Bashung où se mêlent les lettres (lu par ce dernier) et ses chansons.
A la fin de son set, Chloé Mons reviendra brièvement pour quelques autres titres, et finira par A Road, en offrant « une petite dernière pour la route« .
Chloé quitte ensuite définitivement la scène et le public est conquis.