Audrey Jungle, de Buenos Aires à Paris

Audrey Jungle nous a accordé un peu de temps pour répondre à nos questions

audrey réservoir

Les Insouciants se sont entretenus avec la chanteuse d’Audrey Jungle, alors en pleine préparation pour l’enregistrement de leur premier album, et suite à la diffusion du clip de Hasta el Mar, que nous vous présentions ici.

 

Les Insouciants: D’où vient ce nom de scène?

Audrey: J’étais en Argentine, je ne voulais pas utiliser mon nom de famille, mais je voulais utiliser un nom suffisamment fort, un peu chaotique, et c’est vrai que la jungle urbaine qu’était Buenos Aires, là où j’étais quand on a commencé le projet, m’inspirait beaucoup. Du coup, comme ça ressemble à mon nom de famille, parce que mon vrai nom c’est Jougla, on s’est dit « on va transformer ça, et Jungle, ce sera très bien« . Et ce sera la jungle urbaine de Buenos Aires, ou la jungle aussi du milieu musical.
Il y avait un truc un peu sauvage qu’on aimait bien dans ce mot-là, et en plus on s’est dit que ça collait avec mon nom de famille, donc c’est assez amusant.
Et on dit « Jungle » à la française.

 

Et ce nom-là, c’est pour toi ou pour le groupe?

Alors ça, c’est une vrai question, on se l’est posé plusieurs fois parce c’est vrai que souvent les gens pensent que c’est moi. Nous, ce qu’on aime dire, c’est que c’est un duo, donc c’est vraiment moi et le guitariste, et c’est nous deux Audrey Jungle. Après, c’est vrai que c’est mon prénom, et c’est pour ça qu’il y a souvent un amalgame, mais non c’est pas moi parce que c’est vraiment nous deux ce projet. C’est vrai que c’est plus facile pour des noms de groupe comme les Rita Mitsouko où c’est pas justement le prénom de la fille, mais nous, on aime bien l’idée de dire que c’est un duo.

 

Et vous n’êtes que 2 dans le groupe?

Alors, sur scène, on est 4 (avec Ivan Quintero à la basse et Pablo Gustavo Ramirez à la batterie, tous deux colombiens), mais le projet c’est vraiment à deux.

 

Tu te décris comme une « cow-boy dans le corps d’une parisienne » ; tu peux nous expliquer?

Ouais exactement, je trouve ça rigolo. Parce qu’en fait il y a pas mal de trucs en peu western dans notre musique, enfin pas western dans le sens country mais dans le sens qu’on a pas mal de rythmes qui sont un peu cow-boy, et c’est vrai que moi j’aime bien ça. Il y a certains titres ça s’entend plus que sur d’autres, et c’est vrai qu’il y a un truc très poussiéreux, très libre, dans l’image du cow-boy que moi j’adore. Et fondamentalement, quand on choisit de faire ce métier, c’est aussi parce qu’on a envie d’être libre, on n’a pas envie d’être rattaché à une structure, on a une certaine envie d’indépendance, et c’est cette liberté qui fait le cow-boy, et qui me plait bien en fait.

 

Et pourquoi « dans le corps d’une parisienne« ? Tu viens de Paris?

Oui, je suis parisienne, malgré moi, parce que j’ai vécu en Argentine, mais je rêve de repartir, pas tout de suite. C’est vrai que la musique nous rattache quand même pas mal à Paris, mais on aimerait bien repartir. Enfin tout est possible. Mais je ne me sens pas parisienne (rires). Et je trouve qu’il y a un contraste en plus assez marrant dans ces deux images, c’est assez paradoxal.

 

De quand date cette passion pour la musique et la scène?

J’ai fait pas mal de théâtre avant, et j’ai bossé dans un cirque aussi quand j’étais adolescente. Le guitariste, lui, avait eu d’autres groupes avant en Argentine, donc il était clairement engagé ; il a fait le conservatoire aussi, il était vraiment dans une optique pro musique. Et c’est vrai que moi j’ai découvert la scène autrement, j’avais toujours chanté et pris des cours de chant, donc j’étais assez contente de démarrer un projet unique et sérieux.

 

Et comment s’est passée la rencontre avec le guitariste Heber Argus justement?

Alors, d’abord, c’est Heber sans t à la fin – tout le monde en met un !
J’habitais à Buenos Aires depuis 1 an et demi, et on s’est rencontré complètement par hasard, et ça a collé tout de suite. C’est vrai que lui, il voulait refaire un groupe, et moi, j’avais des chansons de mon côté, donc on s’est mis rapidement tous les 2 à faire un répertoire.
Mais on a vraiment démarré quand on est revenu en France tous les deux en 2010, donc il y a 4 ans, avec nos premiers concerts ; et on a cherché des musiciens en France, on a vraiment mis à plat le répertoire, on a choisi un style assez rock.

heber rock

 

Et vous vous êtes dit qu’en France ça allait peut-être plus décoller?

C’est surtout que moi j’étais obligée de revenir en France, parce que ça faisait trois ans que j’étais en Argentine et il fallait que je finisse mes études. Donc du coup je suis rentrée, il m’a suivie, et c’est comme ça que ça s’est fait.
On est retourné 2 fois en Argentine depuis pour 2 tournées, et c’est vrai que c’était hyper chouette parce qu’on avait un truc un peu solide à présenter, un vrai spectacle.
Après, je sais pas si c’est plus facile en France qu’en Argentine, mais en tout cas pour nous ça c’est fait comme ça ; mais de là à dire que c’est plus facile, je sais pas, je pense pas.

 

Votre musique est plus tournée vers le rock?

Oui, alors c’est vrai que notre EP Même Pas Peur était moins rock que le premier (VersuS), mais pour notre album, on prépare des titres vraiment plus rock que notre deuxième EP qui était plus folk. Au début Même Pas Peur devait être un EP acoustique, mais après on n’a pas résisté, on a rajouté des guitares, de la batterie, de la basse, tout ça. Donc c’est plus du tout un EP acoustique, mais c’est pour ça qu’il est un peu plus folk.
Et même sur scène, c’est très rock aussi.

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On parle de « rock piment« ?

Ouais, alors ce terme-là, c’est venu des journalistes, parce qu’après notre premier EP, on a eu quelques retombées presse, donc c’était en 2010, et comme on a des chansons en espagnol, et qu’il n’y avait pas vraiment d’équivalent en France, enfin on nous comparait souvent aux Rita Mitsouko ou à Olivia Ruiz dans ce qu’elle fait de plus rock. Du coup, il y avait ce côté un peu épicé, pimenté qui revenait souvent dans les critiques, et on s’est dit « bah voilà, on va garder ça, c’est pas mal« . Puisque ça sort spontanément, ça doit nous ressembler ; à partir de là, on s’est dit « ouais effectivement, c’est pimenté, c’est chaud, c’est enlevé, ça nous va bien« . C’est pas un rock mélancolique, c’est pas un rock anglo-saxon, c’est un truc plutôt très chaud, donc c’est vrai que ça allait bien.

 

Et ça explique les cheveux rouges aussi?

(rires) En fait, ça, c’était un hasard, un jour j’ai essayé une perruque et on m’a dit « oh ! tu devrais la mettre sur scène« . Du coup, je l’ai gardé pendant un petit moment. Maintenant je ne la mets plus parce qu’on ne voulait pas non plus s’enfermer dans un cliché, ou s’enfermer dans un artifice et être bloqué après, plus pouvoir sans défaire, parce que c’est toujours le risque avec un élément visuel fort comme ça. Donc maintenant je l’ai plus, et puis en plus j’en avais marre d’avoir hyper chaud sur scène avec ; avec la perruque, c’était intenable parfois, avec la chaleur, c’est comme un bonnet de laine. Mais c’est vrai que le rouge, ça allait bien avec ce côté pimenté, donc c’était cohérent aussi.

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Est-ce que chacun a un rôle bien défini, au niveau de la musique, de l’écriture?

La plupart du temps, c’est moi qui fais les paroles et c’est Heber qui fait la musique. Après, on part soit des paroles soit de la musique, ça dépend vraiment des circonstances, il n’y a pas de règles.
Parfois, lui il est fait les deux, paroles et musique, c’est ce qui arrivé sur les 2 dernières chansons qu’on est en train d’enregistrer ; parfois aussi c’est moi qui fait et la musique et les paroles, c’est arrivé aussi sur certaines chansons. Donc il n’y a vraiment pas de règles, même si c’est vrai que moi, j’ai plus tendance à écrire les paroles, et lui, il a plus tendance à faire la musique. Si parfois on fait toute la chanson tout seul, ensuite on demande à l’autre si ça lui va et voilà on s’arrange comme ça.
Et on travaille aussi avec un réalisateur qui s’appelle Valentin Montu – on a tout un petit cercle d’entourage un peu musical – et lui, il a beaucoup travaillé avec Cyril Mokaiesh, qui a sorti un album lundi dernier. Il travaille beaucoup en tant que réalisateur, il a aussi travaillé pour Granville, pour pas mal d’autres projets, et du coup il travaille avec nous aussi. Alors je crois qu’on est son seul projet qui n’est pas signé dans une maison de disques, et c’est super cool parce que grâce à lui, on a vraiment fait un saut qualitatif énorme qu’on n’aurait pas fait tout seul. Lui, il fait tous les arrangements des chansons.

 

Et toi, tu joues d’un instrument?

Ouais, de l’harmonica. Donc sur scène, on a, si je te dis pas de bêtises, trois chansons en ce moment avec de l’harmonica, et c’est soit des solos, soit des intros ; c’est le côté cow-boy qui ressort sur l’harmonica !
Et sinon, je fais de la guitare, mais pas sur scène ; j’en joue pas assez bien pour en jouer sur scène, mais j’en joue suffisamment pour pouvoir faire des chansons.

 

D’où vient l’inspiration pour les textes? Il y a des thèmes particuliers?

C’est vrai que pendant pas mal de temps, on n’avait pas de ligne directrice, c’était souvent des chansons sur des réflexions, on avait pas mal de chansons sur la marginalité, on a fait une chanson sur la vie de Rimbaud par exemple, qui s’appelle Poète ou marchand d’armes, après il y a une chanson sur la mort, une chanson sur la liberté, la solitude aussi, c’est Les pieds sales. Il y a pas mal de thématiques comme ça, de questions sur ce qu’on vit, ou choisir des chemins de traverse un peu différent du métro/boulot/dodo ; on a une chanson qui s’appelle Serait-ce les averses ? qui parle de ça, et une autre en espagnol qui s’appelle Intrepidamente descarada qui parle de ça aussi un petit peu.
Et récemment, on a quelques chansons qui traite un peu plus de l’amour, mais pas l’amour dans sa facette cucul la praline mais dans sa facette passionnelle. Et on a une chanson sur l’écologie aussi, que j’aime beaucoup, qui n’est pas sortie encore mais qui est prévue pour l’album.

 

Pour les paroles, il y a des textes en français et en espagnol, comment se fait le choix?

Alors moi, j’aime bien les deux. L’écriture en espagnol est vraiment différente, c’est souvent plus imagé en fait qu’en français, il y a souvent plus de métaphores, plus d’images. Mais c’est intéressant aussi parce qu’il n’y a pas trop ça en France ; on est majoritairement en français quand même, mais par exemple sur notre setlist en concert, sur 15 chansons on va en avoir 4 ou 5 en espagnol, donc c’est 1/4 ou 1/3, ça dépend de ce qu’on joue. Mais après, pour l’écriture, c’est vraiment comme ça vient. On se dit pas avant qu’on va écrire en espagnol ou en français.

 

Sur scène, vous ne jouez que vos titres, ou vous faites des reprises aussi?

Non, alors il y en a plusieurs qu’on aimerait faire ou qu’on a en projet.
On avait fait à l’époque une reprise de la chanson hyper connue d’Eurythmics, Sweet Dreams, dans une version très rock, et c’était vraiment chouette.
Mais c’est vrai que depuis on n’en fait pas, on fait que nos titres, et pour l’instant ça demanderait trop de travail de réarranger des chansons qui soient des reprises, on préfère se concentrer sur l’écriture de l’album.

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Est-ce que vous avez les mêmes références musicales?

Heber, il est quand même plus punk rock que moi, lui il adore vraiment Smashing Pumpkins ; il a pleins de références du rock argentin aussi, comme Fito Páez ; il a forcément cette culture rock argentine très forte, et c’est vrai qu’il est quand même plus punk que moi.
Bien sûr on en a en commun, par exemple PJ Harvey, Patti Smith, ça c’est évidemment nos références communes ; Nirvana, on adore évidemment tous les deux. Et c’est vrai, dans le rock français, il y a des trucs comme Noir Désir, Rita Mitsouko ou même Niagara, même des années 80, mais qui moi m’inspirent et que du coup je lui fais découvrir.
Sinon, il y a des trucs d’Amérique Latine que moi j’aime bien mais que lui n’aime pas, comme Calle 13 ou Molotov que j’aime beaucoup aussi. Lui aime moins, mais c’est parce que là-bas, c’est des musiques ultra populaires, donc c’est perçu comme des trucs très commerciaux. Mais c’est un peu les Shaka Ponk d’Argentine… moi j’aime bien Shaka Ponk par exemple, alors que lui n’aime pas.
Mais c’est surtout l’énergie qu’on privilégie, au-delà de la frontière du genre entre les musiciens, c’est surtout le fait qu’il y ait une énergie, ça nous plait toujours, c’est toujours ce qu’on aime partout.

 

Du coup, les groupes auxquels vous êtes comparés, comme Niagara, Rita Mitsouko, et même Dionysos; ça ne vous dérange pas?

Nan, parce qu’en plus c’est souvent cohérent. Parfois, il y avait même des gens à qui on n’avait pas pensé qu’on nous mettait dans des chroniques d’albums, ou même sur des blogs dans des articles qu’on a eu, et on se disait « ah oui tiens c’est vrai, on y avait pas pensé« . Par exemple, Olivia Ruiz, j’y avais jamais pensé, et c’est un truc qui est sorti, alors elle est beaucoup plus chanson française que nous, mais c’est vrai que sur certaines chansons, ça ressemble, il y a des aspects assez proches.
Et Dionysos c’est pareil, ils ont cette énergie-là qu’on adore aussi sur scène, j’adore les voir en concert, il y a un truc hyper proche de ce que nous essayons de faire à notre petit niveau, même si on n’est pas Dionysos ! Mais en tout cas, on à cette énergie-là aussi, et c’est vraiment ce qui nous plait.
On est des obsédés de l’énergie, on en parle tout le temps ! (rires)

 

Vous êtes également diffusés sur des radios argentines, et même espagnoles?

Ouais, surtout notre dernière chanson parce qu’elle est en espagnol, donc c’est vrai que ça a bien marché là-bas, et c’est chouette.

 

Et ça se fait comment? Vous avez des contacts ou c’est juste le fait de les mettre en ligne?

A chaque fois, on a une agence de promotion qui s’occupe de ça pour nous. Mais c’est vrai que le fait d’avoir fait les 2 tournées en Argentine par exemple, ça nous a vraiment aidé. En fait, disons que là-bas, quand on n’est pas sur place, c’est compliqué, en revanche quand on est sur place, on développe très rapidement. Surtout quand on fait une tournée qui est du coup un peu médiatisée, parce que comme c’est une tournée, on a des articles dans la presse, on a fait des télés, on a fait des radios aussi, et du coup le fait d’avoir fait tout ça, ça nous a permis d’avoir pleins de contacts avec certains médias et de nous faire connaitre, et c’est surtout ces deux tournées qui ont été vachement bénéfiques au niveau de la diffusion, parce que sinon ça n’aurait pas été le cas.

 

Et c’était en quelles années ces deux tournées?

On a fait à chaque fois un mois, au mois d’avril, en 2012 et 2013. Un mois, c’est le minimum parce que le temps d’y aller et puis ensuite le pays est grand aussi ; donc c’est vrai que le temps de se balader entre les villes, ça prend du temps et à chaque fois il faut compter une journée de transport, plus les concerts, plus les dates de promo qu’il y a entre les concerts, ça passe hyper vite.

 

Et il y en a d’autres en prévision?

Là, on attend l’album, parce qu’on devrait retourner là-bas, mais avec l’album sous le coude, parce que c’est vrai que c’est quand même des grosses organisations logistiques, ça demande vraiment une grande préparation, enfin c’est beaucoup de travail. C’est vraiment nous qui nous en occupons tout seul, et on voudrait vraiment y aller avec l’album, qu’on enregistre au mois de novembre cette année et qui devrait sortir l’année prochaine. C’est vraiment ça qui déterminera, mais je pense que oui, on y retournera l’année prochaine.

 

Et puis, il y a des dates qui sont faites ici aussi?

Oui, alors c’est vrai que là on a fini notre grosse tournée en France en 2013, qui s’est fini en octobre. Donc depuis octobre de l’année dernière, on a arrêté de jouer parce qu’on voulait refaire des titres. Et maintenant on n’est plus dans le cadre d’une tournée, on est dans le cadre de dates ponctuelles; disons qu’on répond aux dates qui nous sont proposées spontanément, donc quand c’est un festival qui nous propose, on y va. Mais on ne cherche plus de dates, on n’est plus dans un cadre de présentation d’EP ou de choses comme ça.
On aime ça la scène, depuis octobre, ça nous manquait ; on a refait un concert il n’y a pas très longtemps, c’était vraiment jouissif parce que ça faisait très longtemps qu’on n’avait pas joué, c’était super. Mais en même temps, on peut pas être aux champs et à la ville, et en ce moment on est beaucoup en studio pour faire les préprod à l’album.

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Et les prochaines dates?

Le 23 mai, on joue au festival de Bringue-en-Beauce, ensuite on joue le 21 juin à Chartres sur la Grande Scène pour la Fête de la Musique. Et le 4 juillet à Rouen. Je pense qu’on rejouera en automne à Paris.

 

Donc, l’enregistrement de l’album est prévu pour la fin de l’année?

Oui, en novembre l’enregistrement. Là on enregistre quand même, mais on enregistre tout ce qui est préprod, c’est des titres qui sont bien faits, qu’on pourrait tout à fait utiliser pour l’album mais on n’est pas encore sûr des arrangements définitifs ; donc c’est des maquettes très bien faites, c’est plus que des maquettes mais c’est pas encore les titres définitifs, pas les versions définitives de l’album.
On a 8 titres, dont 4 qui sont enregistrés, en préprod, et là on est en train d’en faire 4 autres.

 

L’album a-t-il déjà un titre?

Le titre de l’album, oui on l’a, mais on le dit pas (rires).
On a trouvé un super titre, on est vachement content parce que c’est hyper cohérent. On voulait un truc un peu émotionnel, à la fois sensible et à la fois, un peu comme la jungle, mais différent. On a trouvé une bonne alchimie mais on ne le dit pas…

 

Et le single Hasta el mar sera sur l’album?

Oui, il sera sur l’album. En fait on l’a sorti parce qu’on en avait marre d’attendre! Et on voulait ressortir un nouveau titre ; ça faisait déjà un an qu’on avait sorti notre EP Même Pas Peur, donc on s’est dit « celui-là, de toute façon, on est sûr qu’il va sur l’album, donc on va le sortir en tant que single, même si l’album sortira dans 1 an et demi« , donc du coup il est sorti en fin d’année, fin 2013, et le clip aussi, pour justement reproposer une nouvelle chanson, un peu différente parce que c’est pas du rock, c’est plus une ballade pop, et on s’est dit que ce serait pas mal.

 

Et à l’époque, c’était le seul titre que vous aviez, vous n’avez pas eu de choix à faire?

Si, en fait, on en avait 4. Enfin, on a les 4 de prêt, de sûr pour l’album, et c’est vrai qu’on a hésité quand même, parce que les 4 étaient pas mal. Il y en a un qui est très commercial en fait, qui est très radio on va dire, et on nous a conseillé de ne pas le sortir maintenant, pour le sortir vraiment juste avant l’album, pour les radios.

 

Et le fait que ce soit 1 titre en espagnol, c’est 1 coïncidence, c’était pas voulu que ce soit forcément un titre en espagnol?

Non, mais on s’est dit que c’était pas mal, parce qu’en fait pour l’instant on avait qu’un seul titre en espagnol qui était Intrepidamente descarada, et du coup on s’est dit que ce serait pas mal d’avoir un autre titre en espagnol. Et puis comme ça, ça nous laissera celui qu’on veut proposer aux radios quand l’album sortira. Donc pour toutes ces raisons-là, c’était cohérent.

Et le clip, comment ça s’est fait?

Le clip, on s’est dit que comme c’est que 1 single – enfin « que » entre guillemets – on voudrait vraiment l’appuyer par autre chose pour qu’on puisse en parler un peu, puisque c’est difficile d’en parler. Déjà un EP, on nous dit tout le temps « oh! mais il y a pleins de médias qui ne parlent pas d’EP« , donc un single, c’est encore plus difficile. Donc on s’est dit qu’on allait faire un joli clip qui reflète assez bien la mélancolie qu’il y a dans cette chanson. Pour moi, c’était important de le filmer.
En fait, c’est une chanson qui parle des rêves auxquels on tient, des rêves qu’on laisse tomber, les rêves qu’on poursuit et ceux auxquels on doit renoncer. Pour moi, c’était important de le tourner dans un endroit que j’aimais beaucoup, qui est sur une plage en Normandie, un endroit où j’ai passé des vacances incroyables. C’est Heber qui l’a écrit, et Hasta el Mar c’est « jusqu’à la mer », donc pour la mer, je lui ai dit là-bas, parce qu’un de mes rêves c’est de vivre au bord de la mer là-bas (rires). C’est pour ça aussi qu’on l’a tourné là-bas ; cette histoire de couple qui se déchire, parce qu’on ne sait pas si c’est un suicide à la fin ou pas, on voulait un truc un peu tragique. On ne sait pas si c’est un rêve, si c’est une apparition, si c’est la réalité ou pas…

 

Alors dans l’immédiat c’est préparation et enregistrement de l’album pour la fin d’année, avec quelques dates ?

Oui, on est surtout sur l’album, on avait rendez-vous avec d’autres labels parce qu’on a envie de voir aussi d’autres labels, ce qu’on nous propose à coté, on continue d’avoir des rendez-vous d’ailleurs. En fait, ce qu’on nous dit tout le temps, c’est qu’on on ne peut pas se développer plus au stade ou on en est, c’est-à-dire en auto-production, parce que c’est ce qu’on est jusqu’alors, même si on est entouré professionnellement et qu’on a des gens qui nous accompagnent, on reste auto-produit. Et du coup pour l’instant, à chaque fois les gens nous disent « de toute façon, vous ne pourrez pas vous développer plus sans le soutien d’une maison de disques, que ce soit une major ou un label indépendant« .
Mais de toute façon, quoiqu’il arrive, on enregistre au mois de novembre et on aura l’album de prêt, et on verra comment ça avance avec les labels qui sont intéressés pour l’instant. Je pense qu’il ne faut pas non plus attendre des années, je veux dire il y a un moment, il faut aussi se confronter au truc et ces chansons-là, elles nous reflètent maintenant, elles nous reflèteront plus dans 4 ans, enfin c’est surtout qu’on en aura fait d’autres ; donc on préfère enregistrer, c’est toujours comme ça qu’on a fait, on a toujours enregistré au moment où ça représentait ce qu’on était. Du coup, les 8 titres qu’on a de sûr pour l’album, on veut les faire maintenant, on n’a pas envie d’attendre des années quoi !

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© Matthieu Fabert

 

En attendant le premier album d’Audrey Jungle, vous pouvez télécharger gratuitement l’EP Même Pas Peur, sorti en novembre 2012, sur leur Bandcamp.

 

Et retrouver Audrey Jungle en concert:

23 mai 2014: Festival de Bringue-en-Beauce
21 juin 2014: Grande Scène Place des Epars à l’occasion de la Fête de la Musique, Chartres
4 juillet 2014: Emporium, Rouen

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