Jour 11 du Festival de Jazz de Montréal : De la science-fiction pour la clôture

19h – Jon Adessky & 3rd degree

Jon Adessky est un guitariste montréalais et a le blues dans les veines, ’’tatoué sur le cœur’’. Son groupe s’assure que c’est également le cas pour le public présent devant la scène Loto-Québec ! La réponse est oui ! Il monte sur les planches depuis ses 15 ans et a eu sa première chance grâce au bassiste de Sonny Wolf. Depuis, il est un habitué du bar le Bistro à Jojo. On remarque une belle simplicité dans cette prestation et une complicité avec son band, formé d’Andrew «Lil Bubba» Lipscombe (guitare et voix), Graham Webb (guitare), Paul Lifsches (basse) et Alain Boyer (batterie).

20h – Térez Montcalm

Térez Montcalm a une voix particulière, reconnaissable, brisée, un peu comme la voix d’une «méchante» dans un dessin animé, dans un Disney ! Ceci donne beaucoup de relief à son jazz tirant sur le rock. Avec I Know I’Il Be Alright, l’auteure-compositrice-interprète s’est fait plaisir en reprenant des chansons importantes pour elle comme, en plus de son propre matériel. On a donc pu entendre des reprises jazzy de David Bowie ou Sweet dreams d’Eurythmics (avec sa voix, elle nous rappelait plus la reprise qu’en avait faite Marylin Manson que l’originale!).

21h30 – Deltron 3030

Le trio Deltron 3030 est le géniteur d’un album très important dans le milieu hip-hop alternatif, une petite bombe qui a explosé en 2000. Cette science-fiction où Deltron Zero, le dernier rappeur, s’oppose à un gouvernement fasciste en 3030 se poursuit 10 ans plus tard avec Event II. Le trio est formé du producteur Dan The Automator, du rappeur et du producteur Del the Funky Homosapien et du DJ Kid Koala. Si vous ne les connaissez pas avec Deltron 3030, vous devez sans doute les connaitre par le biais de Gorillaz. En effet, les trois ont collaboré sur l’album éponyme de Gorillaz. C’est Del the Funky Homosapien assure les parties rappées sur Clint Eastwood (on a eu droit en fin de spectacle à cette chanson) et Rock the House.

Ce soir-là, pour terminer en beauté le festival sur la scène TD, le trio s’est entouré d’un orchestre avec cuivres, des cordes, des choristes, un batteur, un guitariste et un bassiste.Le spectacle débute par un premier de deux sets pas très enlevants de Kid Koala du haut de sa table tournante. Il aurait été plus judicieux de mêler cela entre les chansons plus up-tempo, parce que ça devenait long. Des chansons comme Moon River ne mettent pas trop d’ambiance pour un début de show. 15 minutes plus tard, le show prend enfin forme. Del the Funky Homosapien commence à rapper énergiquement et Dan The Automator incarne un chef d’orchestre. Les basses permettent mal d’apprécier cet orchestre, de distinguer les instruments. Pourtant, leur univers musical est florissant comme avec les chansons Positive Contact ou The Return. Les textes sont remplis de phrases-chocs que la foule reprend en chœur comme «Deltron is our hero. If he can’t do it nobody can !» dans Nobody Can. Pour introduire les chansons et bien planter l’univers, on a eu droit aux voix de gens tels que Joseph Gordon-Levitt et de Damon Albarn. Le show plait beaucoup aux fans adhérant totalement à ce hip-hop hors normes. Leurs chansons concepts ne sont clairement pas très faciles d’accès sans les avoir écouté en version studio au préalable, car la Place des festivals s’est un peu vidée au cours de la soirée. Ce n’était pas l’apothéose pour la clôture de ce 35^e festival de Jazz, mais une performance qui a fait plaisir à bon nombre de fans de longue date ou de curieux.