Petit dépaysement à Paris, les Simian Ghost nous amènent vers un petit bout de Suède
Entre concerts, sessions acoustiques et visite du Sacré Cœur, les membres de Simian Ghost nous ont accordé quelques minutes lors de leur présence à Paris pour répondre à nos questions.
Rappelez-vous, nous vous avions présentés Simian Ghost pour vous faire découvrir les 2 titres de leur EP A Million Shining Colours / Echoes of Songs ici, et à l’occasion de la sortie de cet EP et de la sortie prochaine de leur troisième album, The Veil (9 septembre 2014), les suédois étaient de passage à Paris pour promouvoir leurs titres.
Comme un clin d’œil, le rendez-vous était donné dans une petite boutique de bonbons suédois (KÄRAMELL, 15 rue des Martyrs, Paris) où Simian Ghost devait proposer un set acoustique.
Avant je mangeais des bonbons, mais j’ai arrêté…
Nous nous posons alors à la terrasse d’un café en face de la boutique, en compagnie de Sebastian, Erik, Mathias, Eda et Wilhelm, avant de découvrir ce set acidulé.
Les Insouciants: Qui est Simian Ghost? Etes-vous un trio ou y a-t-il d’autres membres ?
Sebastian : Erik, Mathias et moi-même avons fait les deux derniers albums; nous sommes le cœur du groupe. Maintenant, nous avons de nouveaux membres, qui nous rejoignent sur scène, Eda et Wilhem, et Maja Agnevik qui chante sur quelques chansons de l’album. Et ils deviennent de plus en plus des membres à part entière du groupe. Nous essayons d’intégrer de plus en plus de gens sur le prochain album.
Quelle est la signification du nom du groupe?
Sebastian : Il y a eu plein d’explications sur comment nous avons trouvé le nom de notre groupe, mais pour dire la vérité, c’est un nom adapté pour Google ; si vous faites des recherches sur Google, il n’y aura pas de ratés. Si vous vous appelez The French Bike Team, vous allez vous retrouver avec pleins de liens sur les vélos si vous tapez ce nom dans Google. Simian Ghost est unique. Et j’ai remarqué que les gens aimaient bien dire le mot « ghost » ; c’est un mot sympa, on se sent bien quand on le dit.
Mais il n’a pas de réelle signification?
Sebastian : Rien n’a de signification de toute façon ! C’est seulement ce que vous interprétez, que les gens puissent en faire leur propre interprétation.
Quel genre de musique écoutiez-vous quand vous étiez jeunes?
Sebastian : Nous sommes tous issus de familles qui sont très portées sur la musique. Je me rappelle avoir écouté du jazz, mes grands-parents étaient fondus de jazz. Et mon père – notre père – aimait la musique punk des années 80, Pink Floyd et d’autres choses dans le genre. Et les parents de Mathias sont plus dans le rock. Donc nous avons tous grandi en musique.
Cela a-t-il eu une influence sur votre musique ?
Sebastian : Oui; peut-être pas ces groupes en particulier, mais on se forme par tout ce qui nous entoure d’une façon ou d’une autre.
Comment vous êtes-vous rencontrés?
Sebastian : Nous sommes frères (montrant Erik, ndlr), donc nous nous connaissons depuis toujours ! Mathias et Erik sont des amis depuis l’école, Eda est aussi une amie d’école, et Wilhelm a juste émergé de l’obscurité, lors de festivals et de concerts, et il est toujours resté dans les parages, tout simplement ! (rires)
J’adorerais apprendre à parler français correctement, c’est une langue magnifique
Comment décririez-vous votre musique?
Sebastian : C’est de la pop, je pense. Et de la pop intéressante j’espère !
Est-ce que le fait de chanter en anglais était une évidence pour vous?
Sebastian : Oui, j’ai toujours trouvé qu’il était plus facile d’écrire en anglais. La langue anglaise est plus adaptée à la musique dans un sens, et c’est aussi une façon de se cacher un peu. Si j’écris en suédois, c’est comme si j’étais nu, c’est presque trop personnel. Mais maintenant, on pense un peu tous à écrire en suédois, chose que je n’aurais jamais faite quand j’étais plus jeune ; et on avait tous dans l’idée de chanter en anglais.
Est-ce que c’est aussi une façon de s’ouvrir au monde plus facilement?
Sebastian : Oui, je pense.
Erik : Il existe des groupes suédois qui chantent en suédois et qui sont très connus aux Etats-Unis. Mais effectivement, je pense que c’est plus facile de chanter en anglais.
Sebastian : J’aime bien l’anglais. Il y a plus de mots en anglais, en Suède nous avons peu de mots ; il y a des tas de façons de dire les choses en anglais. J’adorerais apprendre à parler français correctement, c’est une langue magnifique.
Vous chanteriez en français ?
Sebastian : Ouais, si j’arrive un jour à l’apprendre ! (rires) Je l’ai étudié pendant quelques années, mais je n’ai pas continué…
Vous sortez un nouvel album en septembre ; cet album est-il différent des deux autres albums dans sa conception ?
Sebastian: Le premier album, c’était juste un ensemble de chansons que j’avais faites moi-même, sans réel but ou direction. Les deux derniers albums, nous les avons enregistrés ensemble, nous faisons tout nous-mêmes. Donc le procédé est le même, mais les circonstances sont différentes. Le premier album a été fait pendant l’été, nous trainions dehors et buvions le café au soleil. Et cet album-là, nous l’avons fait en hiver, et nous nous sommes beaucoup plus isolés.
Mathias : Et peut-être plus concentrés aussi. Nous avons pris des directions différentes, nous avons eu envie de développer les harmonies, et de nous concentrer sur l’écriture des chansons. L’album Youth était peut-être plus basé sur le son.
Sebastian : C’était aussi le premier album que nous enregistrions nous-mêmes. A chaque fois, c’est un peu comme une répétition, nous sommes toujours en train d’apprendre comment faire un disque.
Un EP est déjà sorti, avec 2 titres; est-ce que ces deux titres seront présents sur l’album?
Sebastian : Non, c’est un peu comme un ensemble de singles que nous avons sortis en Scandinavie, avec les remixes ; donc c’est un peu une manière de le sortir en France, de pouvoir chanter les titres et les remixes, avec un peu de chance, dans d’autres endroits aussi.
Comment les remixes ont-ils vu le jour? Est-ce qu’on vous les a proposés ?
Sebastian : Non, c’est nous qui avons demandé à des artistes que nous aimons. Un des remixes est d’un groupe suédois qui s’appelle Korallreven, ils sont super ; et un autre est de Luke Abbott, un artiste anglo-saxon qui fait de l’électro.
Mathias : Et ensuite, il y a un très bon ami à nous, un super artiste, son nom est DÖDEN, et il a fait un super remix aussi.
Les 2 clips de ces 2 titres ont été réalisés par la même personne (Victor Claeson, ndlr) ; c’est un ami à vous ?
Sebastian : C’est un ami de longue date, on est allé dans la même école et on a joué de la musique ensemble. C’est un super mec.
Est-ce que vous auriez quelque chose à dire à propos de ce nouvel album pour inciter les gens à se le procurer ?
Sebastian : C’est très, très bon, c’est l’un des meilleurs albums qui est sorti ! Vous devriez vraiment l’écouter, vous en faire votre propre avis, qui sera certainement très positif ! … Et vous devriez le faire écouter à vos enfants quand ils pleurent ! (alors qu’un enfant pleure dans la rue, ndlr)… Pardon !
Mais c’est un long album, il y a 18 chansons ; une version intégrale sortira en vinyle, et ensuite une autre version, un peu plus courte, sortira aussi. C’est un bon album ! (rires)
C’est comme un double album?
Sebastian : Oui, il y aura un double vinyle. On a juste pensé qu’on voulait faire quelque chose de différent, c’est un peu une riposte envers la façon qu’ont les gens de travailler de nos jours, de façon brève. La musique est de plus en plus portée sur le son, et de moins en moins sur le contenu. Et on a vraiment tous voulu se concentrer sur l’écriture des chansons, et sur le fait de faire un album long, parce qu’on aime les albums quand ils sont longs !
Mathias : On avait tellement d’idées qu’on a voulu faire quelque chose de tout ça.
Sebastian : Pour citer le grand Yngwie Malmsteen (guitariste suédois de heavy metal et de hard rock, ndlr) …
Wilhelm : « how can less be more?« …
Tous ensemble : « MORE IS MORE ! » (rires)
(nous avons jugé préférable de le garder en anglais ! On est sûr que vous comprendrez, ndlr)
C’est de loin l’endroit le plus étrange qu’on ait eu pour jouer !
Combien de temps cela vous a pris pour faire cet album ?
Mathias : Je crois qu’en à peu près 3 mois, nous avions toutes les chansons et nous avions enregistré tous les instruments. Mais ensuite, il nous a fallu travailler sur l’enregistrement des voix, des paroles, ça nous a pris encore un peu de temps.
Sebastian : Oui, quelques mois aussi, peut-être 2 ou 3.
Mathias : Mais on était très isolés, et on a travaillait jusqu’à 10 heures par jour ; ça a été du travail acharné.
Est-ce toujours la même personne qui écrit les chansons?
Mathias : Non, c’est très différent, d’un temps à un autre, parce que parfois certains vont avoir des idées et on va toujours essayer d’en tirer quelque chose. Le plus souvent, on essaye d’improviser ; c’est peut-être ça notre procédé, c’est que l’on improvise, en essayant de faire des choses ensemble.
Et en ce moment, vous êtes donc en pleine promo ?
Mathias : Oui, nous avons joué dans un lieu qui s’appelle L’international, nous avons fait quelques sessions acoustiques, et là nous allons en faire une juste après l’interview. Nous allons rester encore 2 jours de plus, et après on se dirige vers l’Angleterre pour 3 concerts, à Londres, Manchester et ensuite Leeds, avant de rentrer en Suède.
Vous pensez revenir en France quand l’album sera sorti ?
Sebastian : Oui, à l’automne.
Là, vous allez donc jouer un set acoustique dans ce magasin de bonbons ?
Sebastian : Oui ! (rires) C’est de loin l’endroit le plus étrange qu’on ait eu pour jouer !
Connaissiez-vous cet endroit avant ?
Erik : Nous avons appris hier que nous allions jouer dans un magasin de bonbons suédois. On ne l’a encore jamais fait en Suède !
Sebastian : Je ne mange pas de bonbons…
Erik: J’aime bien les bonbons.
Mathias : Ouais, moi aussi. Je crois que je vais m’en acheter d’ailleurs.
Sebastian : Avant je mangeais des bonbons, mais j’ai arrêté… (rires) C’est une super citation, ça devrait faire la une !
Nous laissons donc Simian Ghost sur cette note sucrée et humoristique, et les laissons s’installer dans ce fameux magasin pour leur session acoustique.
Une vidéo a d’ailleurs été tournée lors de ce set ; à retrouver sur le site Le Bruits des Graviers !