Le sol de l’Olympia a tremblé sous l’énergie de la brésilienne Flavia Coelho
Nous étions conviés en ce vendredi 17 octobre Boulevard des Capucines à Paris pour assister au concert de l’artiste brésilienne Flavia Coelho sur la scène mythique de l’Olympia. Quelle consécration pour Flavia : les fameuses lettres rouges sur la devanture de l’Olympia, des photos en noir et blanc couvrant les murs du hall par lequel tout le monde passe avant d’entrer dans la salle, et une foule motivée qui n’attend que de se déhancher sur les rythmes brésiliens de Flavia Coelho et son groupe. Déjà présents lors de la Release Party au Divan du Monde le 3 juin dernier, nous savions que nous allions assister à un show de qualité ; un show de qualité nous avons eu, mais puissance 10, la ferveur de l’Olympia y ajoutant son petit quelque chose, qu’on ne saurait décrire mais qu’on ressent parfaitement le moment présent.
Avant de retrouver le Brésil, embarquons pour l’Afrique, pour la Guinée plus précisément, car Flavia Coelho laisse Moh Kouyaté s’occuper de la première partie. Armé de sa guitare et accompagné de ses musiciens, Moh Kouyaté nous délivre un set de qualité, il aura d’ailleurs raison de remercier son ingénieur du son à la fin de son set car le son était en effet très bon. Moh nous propose un blues mandingue tout en nous dévoilant ses talents de guitariste ; l’un des titres joué ce soir n’est autre que le single T’en vas pas, ça va pas que tout auditeur de Nova se doit de connaitre car le titre a fait partie de la playlist de la radio. Et ils devaient être nombreux les auditeurs, et même les fans, car beaucoup ont repris en chœur ce titre.
Vient alors le moment d’un petit entracte d’une vingtaine de minutes, qui s’avérait bien nécessaire, la salle avait été chauffée par Moh Kouyaté et il était temps de se désaltérer avant le set endiablé qui nous attendait…
Plus qu’un concert, c’est un véritable show que nous fait vivre Flavia Coelho : des histoires racontées, des partages avec le public, l’utilisation de multiples accessoires ; et ses musiciens, très discrets, et aucunement accessoires pour le coup, rehaussent parfaitement la performance de cette brésilienne solaire. On assiste également à un jeu de lumières impressionnant sur cette scène de l’Olympia, habillée pour l’occasion d’un énorme cercle portant l’ombre de Flavia Coelho.
Et en parlant d’habillement, Flavia arrive sur scène – dès que ses trois musiciens se soient installés – vêtue de la tête aux pieds en lycra léopard, qui lui va comme un gant ; attention, le tigre est lâché ! Elle reviendra également en y ajoutant un sweat à capuche pour son titre Periferia, issu de son premier album Bossa Muffin, ou elle démontre sa capacité à déverser un flow dans une aisance aussi poussée que les interprètes de hip hop, pour parler des favelas. Il y aura aussi le titre Power of Money, du deuxième album Mundo Meu, ou elle arrivera vêtue d’un long manteau en fourrure et d’une besace remplie de (faux) billets qu’elle balancera au public.
Elle nous racontera des histoires : du tempérament des brésiliens et leur capacité à sourire constamment et se réjouir de tout ; de son père qui ne comprend pas la musique d’aujourd’hui, la salle se transformant alors en dancefloor géant sur fond de musique électronique pendant quelques secondes, avant qu’elle n’entame Por cima, un boléro cher à son père, mais il y aura aussi A Foto, une chanson pour la personne la plus importante pour elle, son père de nouveau ; de son amie qui ne fait que boire, qu’elle ait rencontré un homme ou quand ses aventures se terminent, avec Vazio ; ou enfin de la nécessité de ne pas garder les choses négatives, que ce soit en laissant le passé au passé avec Passou passou, ou en faisant appel à un marabout avec Pai de santo.
Comme lors de la Release Party, l’artiste sénégalais Woz Kaly viendra sur scène pour accompagner Flavia lors de ce titre ; Moh Kouyaté viendra d’ailleurs terminer le morceau par ses riffs de guitare. Mais d’autres guests seront également de la partie, ainsi nous aurons la chance de voir Patrice pour rejouer leur duo sensuel Espero Voce, mais nous aurons également droit à la présence de Féfé (ancien Saïan Supa Crew), mais aussi 2 saxophonistes et une joueuse de flute traversière.
Flavia Coelho, c’est une énergie et un partage à 2000% ; elle passe avec aisance d’un style à un autre, boléro, rap, reggae, afro beat, ragga muffin, et j’en passe, elle ne s’arrête jamais, pour preuve le rappel n’arrivera qu’après déjà plus d’1h et demi de show ! Et même à la fin du rappel, alors qu’elle quitte la scène et que tout le monde se dirige vers la sortie, voilà qu’elle revient en furie pour entonner une chanson au plus près de son public, c’est-à-dire dans la fosse, qu’elle traversera de long en large avant de quitter définitivement la salle. Pendant 2 heures, elle nous a démontré l’étendue de son talent vocal, mais aussi ses pas de danses, à en faire pâlir les danseuses de samba ! Sensuelle, puissante et rigolote, c’est une artiste entière que nous avons vu ce soir-là, et une artiste qui nous a peut-être permis d’éliminer quelques calories aussi, car il est impossible de ne pas bouger lors de ses concerts ! Et d’ailleurs, elle-même nous demandera de faire quelques pas de danse : un peu timide au départ, c’était tout simplement magnifique de voir la fosse entière se mettre sur le coté, de faire quelques pas en avançant puis de sauter en reculant ; de même lorsqu’elle a fait se baisser tout le monde pendant quelques secondes avant de se lâcher. Elle aura aussi réussi à faire lever toutes les personnes assises aux balcons, qui très souvent restent assises habituellement.
Flavia Coelho a réussi son rêve, celui de jouer sur la scène de l’Olympia ; et on peut également ajouter que certains artistes devraient prendre exemple, parce que Flavia, elle envoie !
Retrouvez les prochaines dates de la tournée de Flavia Coelho sur son site