L’angoissant Irreal de Disappears

D’album en album, il faut faire un effort musical pour apprivoiser la musique de Disappears. Avec Irreal, il faut être prêt à s’aventurer dans un univers anxiogène.

10423792_754219711300553_3761022126693936125_ndissapears

Le groupe post-punk de Chicago ne fait pas la musique la plus bizarre du monde, mais il ne fait pas la certainement pas la plus facile d’approche. Cet album demande de la concentration.  Avec une forte influence krautrock, le groupe intellectualise la structure de ses pièces. Il joue sur les répétitions musicales, vocales et linguistiques, ce qui peut en rebuter plus d’un ou pousser à faire quelque chose d’autre en même temps. Les boucles musicales deviennent alors bien plus que de simples répétitions. L’écoute se modifie sans qu’on s’en rende compte.

Les guitares, la batterie, les basses s’emmêlent, non sans émotions. Les textures sont recherchées et franchement homogènes. Une ambiance glauque s’en ressent. Irreal ou Navigating the Void en sont des exemples parfaits à faire frissonner, à en ressentir un malaise inconnu.

Les quelques phrases monocordes, presque d’outre-tombe, de Brian Case, sont cette fois-ci très en retrait, mais frappent fort. L’instrumentalisation prend toute la place et la production est signée John Congleton, qui a travaillé avec St. Vincent, Swans, Angel Olsen et Cloud Nothings, etc..

Disappears continue l’exploration qui avait été commencée avec Era (2013). Tout est vraiment plus sombre, fantomatique, que son prédécesseur. Quelques nappes de guitares noisy et une batterie mordante, héritage de Pre-Language (2012), donnent un peu plus de tempo et d’accessibilité aux huit titres. On les retrouve dans Interpretation, I_O et OUD. Si vous voulez explorer l’œuvre du groupe, on vous conseille de commencer par Pre-Language, très différent des deux autres.

Certains trouveront leur compte dans la découverte de cet album. Ce sont les amoureux des ambiances macabres, lancinantes, trainantes, de Joy Division, Godspeed You! Black Emperor, Bauhaus ou du mélange sonore de Sonic Youth (le batteur Steve Shelley avait rejoint Disappears pendant la tournée de Guider et l’enregistrement de Pre-Language).

L’album est troublant et donne le cafard, mais offre de belles surprises. À écouter avec modération et avec curiosité !

Disappears a annoncé une longue liste de concerts pour les premiers mois de 2015 et tournera aux côtés de la sensation canadienne Suuns, ainsi que de Hookworms, The Oscillation, Dope Body. Voici les affiches des tournées européennes, canadiennes et de la côte est américaine.

 10464326_767846893271168_3328005467170191153_n10857948_767847339937790_7063796154496578013_n

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s