[Review] Chaud devant !

Un album mélangeant joie, tristesse, cul, chaleur… un programme un peu Chaud !

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Lundi 23 février 2015, Luce sortait son second album Chaud entièrement écrit et composé par Mathieu Boogaerts. Dans l’interview qu’elle nous a accordée ([Interview] Un peu de chaleur avec Luce) Luce nous indiquait que si Mathieu n’avait participé que sur deux titres pour le premier album (J’me fume et Élise), il avait voulu pour ce deuxième opus être le seul maître à bord et prendre la belle pour muse. Ce sont donc 12 titres que comporte l’album coloré de Luce : d’anciens projets que Mathieu avait pour le premier album Première Phallange (Chaussures et Chat doux) et de nouveaux. Loin d’être qu’une simple interprète de chansons d’un autre, Luce vit ses chansons qui sont faites pour elle. Elle s’illustre dans des thèmes qu’elle a « commandé » et dans d’autres thèmes idéalisés par Mathieu. Se sentant enfin légitime, Luce nous offre un album aux différentes saveurs, un cocktail détonnant de chansons loufoques mais pas seulement. On trouve dans Chaud « un petit peu de joie ici, un petit peu de tristesse, beaucoup d’amour , un peu de cul, un peu de chaleur ».

Les réjouissances commencent avec Malibu que l’on a pu entendre et voir dans différentes émissions télévisuelles ou radiophoniques (Nouvelle Star, France Inter…) puisqu’il s’agit du deuxième single. La chanson entraînante, qui semble, de prime abord, un peu légère, évoque le problème de l’alcoolisme. La fantaisie légendaire de Luce ne se perçoit pas que dans son interprétation mais aussi dans les paroles mêmes, notamment avec les nombreuses onomatopées: « Hey, hey ho, ho hey, hey, hey ho, ok », ainsi qu’avec les fautes volontaires: « Si t’as la maladie faut que tu me le dis ».

Quitte pas change des chansons déprimantes que vous vous écoutez au coin du feu dans les moments de tristesse profonde comme Ne me quitte pas (que Luce avait d’ailleurs déjà repris sur le plateau de La Nouvelle Star en 2010). Le message reste le même, mais Luce le délivre de façon gaie. Ne t’en fais pas Luce, nous on ne quitte pas, on reste au bout du fil !

Let’s Go est le troisième titre de l’album et ne vous fiez pas au titre: non, Luce ne se met pas à chanter en anglais (ou très peu) ! Avec ce titre où l’on peut entendre la voix de Mathieu Boogaerts, Luce montre toute la maturité qu’elle a acquis depuis ses débuts. Sa voix est nette, claire et pure. D’ailleurs on se rend vite compte que l’album un peu « acoustique » a été conçu pour mettre la voix ronde et chaude de Luce en avant. Guitare, voix… Le titre est à l’état de maquette mais on ne l’aurait pas voulu autrement. Il met en opposition un début de chanson optimiste à une fin exprimant une grosse déception. En effet les mots : « Let’s go », « héros », « vas-y », « c’est parti », « ok », « favori », « bravo », « gagné », « bingo » s’opposent à « où t’es », « pas arrivé », « bloqué », « abandonné », « dernier », « nul ».

C’est Polka qui suit. Le premier single très rythmé de Luce évoque par métaphore une rupture amoureuse. Luce ne veut pas « Bailar la bamba » avec Riton, Gilou, Jean-Pierre, ni son pote,  mais la Polka ou « n’importe quoi » avec l’homme de son choix. Comme elle nous l’indiquait en interview, Luce n’est pas que dans la joie, ou que dans la tristesse, les deux sont mêlés avec humour. Le titre se finit de façon triste avec une Luce esseulée « J’irai danser la vodka, j’la danserais dans mes draps ». Le clip, dans lequel Luce enchaîne les tenues, se termine de la même manière avec une Luce au sourire pincé.

M’attends pas et son refrain entêtant est le cinquième morceau. Luce jette l’éponge et conseille gentiment à un homme de ne pas l’attendre, sous entendu « Ne [pas l’attendre] pour jouir ». L’homme est invité à finir son affaire et partir. Après Polka et une Luce qui ferait tout pour retrouver son partenaire, ici, Luce se ravise et préfère être seule.

Dès les premières notes de Chat doux on sait que le titre sera atypique ! Chat doux évoque une fille qui parle à son chat, à son sexe ou à son amant… Luce laisse le choix d’interprétation ! Elle-même semble attendrie par ce petit chat puisqu’elle ne cesse de crier « Miam miam miam miam miam miam miaou miaou ! ».

Vernis conte l’histoire d’une personne face à elle-même, face à son miroir. Il y a peut-être quelqu’un qui l’attend mais qui ne lui répond pas. C’est aussi l’histoire d’une femme indécise face à la société, face à elle même. Elle ne sait pas comment elle doit être, comment elle doit se comporter. Dans une émission radio, Luce indique que la chanson qui est très mélancolique, coïncide avec le moment où elle-même se transforme, où elle se trouve face à « son miroir, à ce vide, à ce qui manque, ce qui la remplit ».  Dans l’interview qu’elle nous a accordée, Luce appuyait le fait qu’elle incarnait, sur la forme, deux personnages. Un personnage scénique: Luce, et la Luce de tous les jours: Lucie. Seulement, sur le fond, Luce pense rester la même.

Avec Ton crâne Luce s’invite dans la tête de son chéri pour le saigner ou le soigner afin de trouver où ce dernier a caché l’amour ! Luce reviendrait-elle à ses études d’infirmière ? Le titre ne décolle pas vraiment mais donne lieu à un bel échange avec Mathieu: Luce cite différents endroits, ce à quoi Mathieu répond sans cesse: « Négatif ».

Dans ma maman, titre très joli et apaisant en base guitare-voix est une commande de Luce à Mathieu Boogaerts. Celle-ci voulait en effet un titre pour sa mère pour qui elle porte une admiration sans borne. Du début à la fin du morceau elle rappelle son attachement à sa mère, un peu comme un fœtus qui ne voudrait pas sortir du ventre. Sur RFI, Luce évoque « une personne agressée par la couleur du dehors, la douleur, par le bruit et le brouhaha et qui ne cherche qu’à se lover dans les bras de sa maman ».

« Pin pon pin pon ! » Le feu au cul LE titre chaud et chaloupé de l’album est également une commande de Luce. Luce le rappelle : elle avait prévenu qu’elle a le feu au cul ! Mathieu Boogaerts signe la un très beau titre très amusant qui correspond tout à fait à la jeune chanteuse.

Avec Chaussures Luce évoque un lendemain de soirée difficile et son personnage se demande « Qui c’est qu’a fait dans mes chaussures » avant de se rendre compte que ce n’est personne d’autre que lui-même. Le personnage s’embourbe dans ses sentiments et ne peut plus avancer… Malgré un instrumental irréprochable et des sonorités agréables, le texte laisse à désirer.

L’album se termine par Sable, véritable berceuse. « Voilà la nuit » chante Luce. Elle invite le marchant de sable à passer après qu’on lui ait raconté des histoires. Luce veut et fait rêver.

Luce réussit un second album et incarne une bouche et une voix que Mathieu Boogaerts ne peut pas avoir. L’ensemble est très poétique et beau. Luce est très ludique et rigolote mais, dans un même temps, touche à des thèmes sérieux et sensibles. Deux, trois titres ne cassent pas des briques, mais les autres sont de véritables pépites, de petites gourmandises à dévorer sans ménagement.

Martin Vienne

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Retrouvez Luce en tournée dans toute la France :

07 Mars: La Grange Tournan, En Brie
08 Mars: Chapelle, Vendome
09 Mars: La Nouvelle Ève, Paris
16 Mars: La Nouvelle Ève, Paris
19 Mars: Maison De La Culture, Tournai
20 Mars: Nancy, Nancy
23 Mars: La Nouvelle Ève, Paris
25 Mars: El Médiator, Perpignan
27 Mars: Forum Jacques Prévert / Salle Juliette Greco, Carros
28 Mars: Le Radiant, Lyon
04 Avril: Namur, Namur
10 Avril: Le Cuizines, Chelles
17 Avril: Trianon Transatlantique, Sotteville Lès Rouen

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