[Review] The Lemming Ways : Un bel ascenseur émotionnel

Ce premier album vogue dans plusieurs atmosphères et pullule de talent et d’originalité.

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Crédit : Laurence Poirier

 

The Lemming Ways n’est pas un véritable groupe, mais le projet de Marc-Étienne Mongrain. Il compose, écrit, joue de la guitare, des synthés, de la basse, de la batterie. En 2008, il s’est entouré d’une équipe solide pour faire vivre ses compositions en studio, ce qui a donné naissance aux EPs de l’acoustique The Beautiful Design en 2010 et Two Poles en 2012.

Photographe montréalais, il gagne sa vie en faisant de superbes clichées sous le pseudo LePetitRusse dont ce ballon flottant, devant un mur :

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Il n’a pas manqué d’ambition dès le départ, puisque The Beautiful Design a été enregistré avec David Bryant (Godspeed you black emperor !) et masterisé à Abbey Road, studio qui a accueilli les plus grands, par Geoff Peschec (Coldplay, Gorillaz, Aphex Twin).

Après 3 ans d’attente, sorti le 03 mars, The Lemming Ways, reprend l’entièreté de Two Poles et est agrémenté de 5 nouveaux titres. Une occasion de découvrir We Lost, Rise, Fooled, I Believed, Two Poles ou de les savourer à nouveau. On peut constater que les pièces de l’EP n’ont pas été modifiées au niveau de la durée ou réorchestrées. Les nouvelles et les vieilles chansons se complètent très bien, on ne sent pas de cassure drastique. Notre seul regret est, que, connaissant déjà les mini-albums de The Lemming Ways, on a eu qu’à se mettre sous la dent 5 nouveaux titres. Mais on va pas se plaindre !

Sur l’album, Marc-Étienne Mongrain est accompagné de ses acolytes Gabriel Lemieux-Maille à la batterie, Marco Gosselin à la basse et aux back vocals. Les deux musiciens sont aussi membres de Harvest Breed, de Banjo Consorsium.

On retrouve aussi Etienne Dupuis-Cloutier (Dumas, Fanny Bloom, Cœur de Pirate) à la réalisation, aux synthés, piano, batterie et à la programmation. Marc-Étienne Mongrain et Étienne Dupuis-Cloutier se sont rencontrés en travaillant tous les deux avec la chanteuse Grenadine.

L’album est fourmillant, il passe du rock à l’électro, influencé par la brit pop (Blur, Pulp), l’électro expérimental (Neu!, Kraftwerk), le rock brut (Nirvana, Wilco) ou le rock plus sensible (Belle and Sebastian).

L’excellente Monster débute l’album avec une montée en puissance de la batterie, avant l’apparition de la voix au timbre calme et triste – pas une grande voix, mais reconnaissable – de Marc-Étienne Mongrain. La guitare et les claviers deviennent entêtants vers le quart de la musique. La batterie reste toujours aussi fougueuse. On reconnait déjà l’aspect important de la mélodie, héritée de leur influence brit-pop, chez The Lemming Ways, Une écoute ? La chanson est déjà dans nichée dans notre inconscient et on la chantonnera pour des jours !

On continue dans la même veine avec Personal Anthem, très électro, très rythmée. La chanson est accrocheuse, dansante, mais pourtant pas très joyeuse. Les textes sont toujours un peu sombres, entre-deux émotions. Pourtant, on se surprend à scander le refrain : «Tears of joy and panic attacks (…) » !

Rise, première pièce reprise de Two Poles, ralentit le rythme. Cette jolie pièce langoureuse, avec des guitares douloureusement savoureuses, est rehaussée par les chœurs d’Ariane Bisson-McLernon (elle chante aussi sur We Lost). On soulignera les belles paroles sur le temps qui passe, les erreurs, les peurs.

L’énergie revient à son sommet, la cadence est folle, sur Fooled. C’est la deuxième ancienne chanson de suite. Elle est très pop, saccadée. Les claviers sont délicieusement 80’s.

I Believed impose un électro à la fois trainant et hallucinant. Quelque chose d’atmosphérique et de déconstruit se dégage dans ce titre, jusqu’à un petit silence et son apothéose.

Celle qui suit, We Lost, est une petite pépite, créative, riche en arrangements. La voix de Mongrain s’envole plus, elle guide les autres instruments à suivre son élocution. La chanson sur la quête de soi, sur le passé, est up-tempo et le chœur de la fin fait presque gospel, tel des souvenirs.

Une ballade vient bercer nos oreilles et nous plonger dans une atmosphère triste, mais pleine d’espérance, de romantisme. The King commence au piano et est lentement enveloppée par des doux claviers et une guitare subtile. On laisse lentement porter par la répétition du refrain. Sabrina Halde apporte une présence féminine sur The King. Sa voix rocailleuse est toute en finesse, en retenue, encore plus qu’avec la musique chaleureuse de son groupe Groenland.

The Great White Blur est une autre chanson aux arrangements complexes. On se fait la réflexion qu’il s’agit d’une chanson à écouter aux aurores ou tard le soir, tant elle est vaporeuse.

Two Poles est une ballade lancinante sur la bipolarité et le mal-être s’y rattachant. Elle change subitement de cap. À l’image de cette maladie, les instruments deviennent effrénés.

Cette escalade donne la transition parfaite pour You Alone, qui conclut l’album. Celle-ci mérite quelques écoutes avant d’apprécier véritablement les dédales électro et des instruments. On doit également s’habituer aux chœurs (Marco Gosselin) qui répondent à Mongrain, qui donne une dynamique particulière à la chanson.

À l’image des Britanniques, voilà un disque rempli d’idées intéressantes, renversant, sans jamais trop s’éloigner des sentiers battus.

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