[REVIEW] Moriarty – Epitaph

Laissez-vous séduire par le dernier album de Moriarty, Epitaph

Moriarty 2 300dpi - credit Stephan Zimmerli

© Stephan Zimmerli


Moriarty
n’en est pas à son coup d’essai. Le groupe a en effet été fondé en 1995, et est passé par des compositions différentes avec des départs et des arrivées ici et là. Mais c’est surtout en 2007 que Moriarty se fait une place et connait le succès avec un premier album intitulé Gee Whiz But This Is A Lonesome Town, avec notamment, et surtout, le single Jimmy, qui a tourné sur de nombreuses radios et qui les a fait découvrir au grand public.

Trois albums verront ensuite le jour: The Missing Room en 2011, nouvel album de chansons originales; Moriarty Meets Mama Rosin en 2013, en enregistrement commun avec le groupe suisse Mama Rosin à l’occasion du Disquaire Day; et Fugitives, toujours en 2013, sur lequel le groupe y reprend des chansons de Woodie Guthrie, Willie Mc Tell, John Hurt, Hank Williams et autres pionniers du folk.
Enfin, après 2 années d’absence, le groupe Moriarty revient avec un nouvel album intitulé Epitaph, enregistré et mixé par Renaud Letang aux Studios Ferber à Paris, et sorti le 13 avril dernier sur le label Air Rytmo. Ce label a d’ailleurs été fondé par le groupe lui-même (Air Rytmo étant l’anagramme de Moriarty), afin de « se réconcilier avec sa propre lenteur ».

Aujourd’hui, Moriarty, qui tire son nom en référence à Dean Moriarty, l’un des protagonistes du roman de Jack Kerouac, Sur La Route, c’est: Rosemary Standley, chant, guitare, xylophone et kazoo; Thomas Puéchavy, harmonica et guimbardes; Arthur B. Gillette, guitare, claviers et percussions; Stephan Zimmerli, contrebasse, guitare et claviers; Charles Carmignac, dobro, guitare et xylophone; Vincent Talpaert et Eric Tafani, batteries et percussions.
Leur musique est très clairement ancré dans le blues et le folk américain, avec des détours vers la country et la musique traditionnelle irlandaise; ils n’hésitent pas à faire usage d’instruments que l’on ne retrouve pas dans toute formation, comme la contrebasse, l’harmonica, le dobro et le kazoo; et s’amusent de sons particuliers qu’ils intègrent à leurs compositions, tels la machine à écrire, la cloche d’hôtel,… On retient aussi particulièrement la voix de Rosemary Standley, reconnaissable entre mille, et qui définit également la couleur de ce groupe franco-américain.

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© Stephan Zimmerli

Pour Epitaph, ils ont de plus décidé d’intégrer des rythmes cajuns et ceux du maloya, la musique réunionnaise, à l’image de Across from my window et Fire fire. Mais cet album, suite logique de The Missing Room, comporte en fait de nombreux titres déjà existants depuis des années et que les membres ont décidé de déterrer pour nous les faire découvrir, comme Long is the night, qui a en fait plus de dix ans, ou Maybe a litte lie, une impro qui avait été laissée de côté, accompagnés bien sûr de nouvelles compositions. Le hasard a fait que la majorité des titres de ce dernier album se rassemblait autour d’un thème commun, celui « de l’au-delà, du passage d’un monde à l’autre, de la danse invisible entre les vivants et les fantômes »; d’où ce titre tout trouvé, Epitaph.
Mais ne vous méprenez pas, Epitaph est clairement un album entraînant, invitant à la danse, et il est loin d’être le moins enjoué du groupe.
Pour ce qui est des inspirations, il y a très clairement Mikhaïl Boulgakov et son roman Le Maître et Marguerite qui mêle habilement le fantastique et le réel, qui a inspiré plusieurs titres de l’album, comme le titre en ouverture, When I ride. Et pour continuer dans la littérature, qui alimente fortement les textes de Moriarty, le titre Za Milena J. rend hommage à Milena Jesenská, la traductrice de Franz Kakfka avec qui elle entretenu une correspondance passionnée, et qui mourut dans un camp de concentration; le titre Long is the night, lui, rend hommage à Ingeborg Bachmann, auteure autrichienne de nombreux poèmes et nouvelles qui eut un destin tragique en mourant brûlée dans une chambre d’hôtel.

Dès le titre d’ouverture, on retrouve l’univers et le son si bien défini de Moriarty. La voix enchanteresse de Rosemary, les sifflements et autres bruits, la variété des instruments, voire ceux cocasses, nous poussent à nous lever de nos sièges et à se mouvoir aux rythmes de leurs incantations; il s’agit d’une réelle invitation au voyage, et même s’il s’agit d’un voyage vers l’Autre Monde, on prend notre billet de suite!
Même les titres plus lents, comme Za Milena J. et Long is the night, nous transportent de manière surnaturelle.
Un petit coup de cœur enfin pour Ginger Joe.
L’attente en valait la peine et nous pouvons remercier le groupe pour ne pas avoir décidé de laisser tomber pour de bon de si beaux morceaux.

Moriarty_Epitaph_Cover-2Tracklist de Epitaph:
01. When I ride
02. Reverse (anger)
03. History of violence
04. Long live the (d)evil
05. Za Milena J.
06. Diamonds never die
07. Ginger Joe
08. Maybe a little lie
09. Across from my windows
10. G.I. Jesus
11. Back in town
12. Fire fire
13. Long is the night

Moriarty sera également en concert:
24 avril 2015: Le Tétris, Le Havre (76)
25 avril 2015: Le Cargö, Caen (14)
28 avril 2015: Théâtre Lino Ventura, Nice (06)
29 avril 2015: Espace Malraux, Six-Fours-Les-Plages (83)
30 avril 2015: Amphithéâtre, Rodez (12)
9 juin 2015: Le Colisée, Lens (62)
25 juin 2015: Festival de La Voix, Moissac (82)
28 juin 2015: Solidays, Paris (75)
9 juillet 2015: Pause Guitare, Albi (81)
10 octobre 2015: Olympia, Paris (75)
11 octobre 2015: Olympia, Paris (75)

Enfin, retrouvez Moriarty sur Facebook, Twitter, Bandcamp et leur site internet

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