Retour sur la deuxième journée du dernier festival de l’été
Samedi 29 août 2015, le Domaine de Saint Cloud se voit envahi de festivaliers beaucoup plus tôt que la veille, avec en ouverture, dès 15h30, The Maccabees sur la Grande Scène et Forever Pavot sur la Scène de l’Industrie.
Justement, parlons de THE MACCABEES, ayant la tâche d’ouvrir la Grande Scène pour ce samedi qui s’annonce, d’un point de vue météorologique, très chaud. Venant de publier un quatrième album – Marks to Prove It – aux influences marquées par Arcade Fire, les anglais mettent l’ambiance dès les premiers instants avec Wall Of Arms. Les échanges entre la bande d’Orlando Weeks et les festivaliers sont chaleureux, à travers un set sans faute. Entre titres du dernier opus – comme les imparables Something Like Happiness ou Spit It Out – ou les classiques de leur répertoire – Pelican ou Love You Better – le public y trouve son compte, et passe un bon moment en compagnie des britanniques. Ils seront de retour en France le 29 janvier prochain à La Cigale.
L’après-midi se poursuit avec BALTHAZAR, sur la Scène de la Cascade. Avec trois albums à leur actif , les belges surprennent toujours avec une pop élégante et dépouillée. Le troisième essai – Thin Walls – sorti en mars dernier, contient des perles teintées de chaleur nocturne et d’allégresse. Le passage du studio au live se fait en douceur, avec plus de profondeur donnée au violon – joué par Patricia Vanneste -. Ainsi, le groupe mené par le sémillant Maarten Devoldere, marque les nombreux esprits avec un set composé d’un mélange des trois opus. Nous sommes autant séduits par la grâce du dernier, porté par les titres Then What ou Bunker, que par les anciens titres joués – Leipzig ou Fifteen Doors par exemple -. Une petite série de concerts est programmée en France cet automne, dont Nancy ou Saint-Etienne sont prévus.
Nous restons sur la Scène de la Cascade, afin de ne pas rater une miette du concert de MARINA AND THE DIAMONDS. Certains l’attendent comme le Messie, de nombreux fans n’hésitent pas à venir quelques minutes avant le début de la performance, afin d’être bien placés. La chanteuse s’offre sa seule date française de cet été, après un Trianon triomphal en mai dernier. Le décor est l’image de son dernier album, Froot : coloré et mystique. Et c’est sur une pluie de cris et d’applaudissements que Marina Diamandis et ses musiciens débarquent, après une intro futuriste. Vêtue d’une combinaison flashy, de sandales à plateformes rose pétant et d’un serre-tête « Froot », Marina lance la machine avec le très pop Bubblegum Bitch, avant d’enchainer avec un titre de son nouvel opus : Forget. Entre deux titres, Marina s’adresse à la foule, en indiquant qu’elle est heureuse de revenir en France. Elle ajoute notamment qu’elle reviendra chez nous à la fin d’année, devant un public plus qu’enthousiaste. Son set, bien garni, accueillit quelques anciens titres – Hollywood ou How To Be a Heartbreaker – ou nouveaux – Savages, I’m a Ruin ou Blue – sous une ambiance coloré et hystérique. Sa date à Tourcoing au Grand Mix le 15 décembre prochain est presque complète.
En fin de journée, la Grande Scène accueille le groupe STEREOPHONICS. Formé il y a plus de 20 ans, avec 8 albums à leur actif (un 9e arrive à la rentrée), et 3 batteurs différents, Kelly Jones et ses acolytes prouvent qu’ils sont toujours présents sur la scène galloise. De nombreux fans ont fait le déplacement (d’autant que leur dernière tournée à Paris avait été annulée pour cause de neige), y compris de nombreux étrangers, qui entonnaient en chœur Mr Writer, Have A Nice Day, et l’indétrônable Maybe Tomorrow. Le groupe nous présentera également quelques nouveaux titres, dont le dernier single C’est La Vie. L’arrivée d’Adam Zindani au sein de la formation depuis 2007 apporte du relief en tant que guitariste solo et chœur et s’intègre parfaitement aux mélodies du groupe. Stereophonics aura fait le choix d’un set plutôt calme en laissant presque entièrement de côté leur album Language. Sex. Violence. Other? qui regorge pourtant de bons morceaux rock; seul le titre Dakota sera présent, en clôture du set. Il faut dire que le soleil frappe fort à l’heure de leur passage, et Kelly Jones, qui précisera d’ailleurs qu’il fait bien chaud ici, préfèrera privilégier la guitare sèche. Mais les fans de la première heure seront ravis de revenir aux albums tels que Words Get Around, Performance & Cocktails et JEEP. Un petit set d’une heure qui fait du bien.
C’est ensuite un tout autre univers qui nous attend sur la Scène de la Cascade, avec, à première vue, un ovni dans ce festival. Et pourtant, ETIENNE DAHO trouve vite sa place dans ce festival « rock ». Force tranquille, vêtu tout de noir, il emportera petits et grands, surtout quand viendra Week-End A Rome et Comme un Boomerang. Rempli d’émotions, il terminera son set en indiquant que Rock en Seine est la dernière date de sa tournée, n’oubliant pas de remercier sans compter ce public toujours présent; un discours beaucoup plus sincère que les nombreux « vous êtes le meilleur public qui soit » entendus maintes et maintes fois tout au long du festival.
De retour sur la Grande Scène, nous assistons au concert d’INTERPOL. Les New-Yorkais proposent un set bien huilé avec leurs titres post punk, cold wave. Le temps s’arrête et nombreux sont en extase devant ces lumières sombres, l’aura que dégage le chanteur Paul Banks, à l’allure de rockeur et aux cheveux gominés (qu’il n’aura de cesse de remettre en place), et les tubes notamment de leurs deux premiers albums Turn On The Bright Lights et Antic. Mais cela s’arrête là pour nous, nous ne finirons pas le set qui ne nous aura pas tant transcendés.
Prenons la direction de la Scène Pression Live, pour assister à l’une des prestations les plus attendues de ce samedi : YEARS & YEARS. Depuis la sortie de leur premier album Communion cet été, tout s’est très vite enchainé pour le trio londonien : des concerts soldout un peu partout dans les quatre coins de la planète, une reconnaissance de plus en plus importante, et par conséquent, une fanbase qui s’agrandit jour après jour. L’espace se remplit très rapidement, à tel point qu’il est presque impossible de circuler pour regarder le concert dans de bonnes conditions. Le public s’excite dès leur arrivée sur Foundation, piste qui inaugure par la même occasion leur album. Olly, Mikey et Erme livrent une bonne prestation où l’album est quasiment joué en intégralité, dont les singles King, Shine ou Take Shelter. Les festivaliers chantent à tue-tête et prennent du plaisir, du début à la fin. Ils seront de passage au Casino de Paris le 16 novembre prochain.
Le final aura lieu sur la Grande Scène avec le retour tant attendu de THE LIBERTINES. Tout d’abord, ils sont venus! Après l’annulation au dernier moment d’Amy Winehouse, et la séparation d’Oasis quelques minutes avant leur entrée sur scène, on pouvait s’attendre à tout avec ces anglais dotés d’une telle réputation. Et pourtant, comme tous les autres concerts de ce festival, leur set débute réglé comme une horloge. Mais leur concert divisera les foules. Des approximations vocales – voix qu’on n’a bien cru ne jamais entendre car les premières secondes, la voix de Pete Doherty était inaudible – une camaraderie avec Carl Barât qui manquait peut-être un peu de sincérité, mais un public en masse pour clôturer cette deuxième journée et retrouver les titres de leurs deux premiers albums et découvrir ceux de leur dernier Anthem For Doomed Youth.
Il est minuit et demie, il est temps de reprendre des forces pour la dernière journée…
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