Stéphane, plus connu sous le nom d’Osmosis, s’est lancé dans la musique il y a à peine un an et se balade déjà avec deux albums sous le bras. Le premier, dit « d’essai » lui a permis d’évoluer, seul à la tête de son propre projet, et par la suite, de composer The Drugs Inside, un album varié où Stéphane touche à tous les styles. Du bon vieux hard rock au blues, on se laisse surprendre et planer dans un état second. Les Insouciants l’ont rencontré pour vous.
Les Insouciants : Peux-tu présenter Osmosis ?
Stéphane : C’est un projet que j’ai lancé l’année dernière. Disons que je ne peux pas donner un style précis, mais au départ c’était toutes mes expérimentations musicales. C’est pour ça que je voulais rester seul, pour pouvoir me laisser toutes les libertés de faire des trucs un peu excentriques des fois… ou bizarres, ou expérimentaux, voilà. Et c’est donc sous le nom d’Osmosis que je sors des musiques.
Les Insouciants : Justement, tenais-tu à construire ce projet particulièrement seul ?
Stéphane : Ouais, tout à fait, parce qu’on n’est pas en région parisienne où il y a plein de gens qui font de la musique. On est dans une région assez petite quand même (Osmosis habite en Picardie, ndlr), où il n’y a pas beaucoup de gens qui font de la musique.
En gros, des guitaristes il y en a pleins, mais faut trouver un batteur, un bassiste… Ouais, on connaît toujours un tel qui connaît un tel qui joue de la batterie, mais au final c’est toujours un peu « par défaut », il faut prendre ce qu’il y a. Donc justement, mon projet solo c’était déjà pour éviter ça, et les problèmes de « un tel, il peut pas venir à telle répétition, etc ». C’est aussi pour ça que je voulais rester seul. Pour avoir ma discipline de travail, avancer à la vitesse que je souhaite, et pour ne pas me stresser.
Les Insouciants : Du coup, en tant que musicien, as-tu vécu d’autres expériences que celle d’Osmosis ?
Stéphane : J’ai joué un petit peu dans Earth Ate Us (groupe de metal, également originaire de Picardie, ndlr). Je faisais de la basse. C’est la seule autre expérience que j’ai eue.
Les Insouciants : Tu as déjà sorti un premier album intitulé Obssession. Cependant, ton second, The Drugs Inside, paraît plus personnel. Tu parais plus sûr de toi. Ton style est plus soigné et tu as retravaillé certaines chansons…
Stéphane : Plus personnel… C’est-à-dire que ce que tu appelles « le premier album » c’était plutôt des essais parce que je n’étais pas encore sûr de moi, comme tu l’as bien dit… (silence) Comment dire ? J’étais pas vraiment sûr de moi, de ce que je voulais faire. The Drugs Inside c’est plutôt une affirmation, on sent qu’il y a plusieurs styles différents dedans, j’ai touché à plein de trucs.
Mais disons que je suis plus sûr de moi car j’avais un but en tête. J’avais déjà la maison de disques qui m’avait dit qu’il y aurait moyen de faire un truc mais qu’il fallait que je finisse l’album. Donc je savais pourquoi je le faisais, j’étais hyper motivé. Je pense que ça ressent dedans.
Les Insouciants : La chanson Delirium (part I, II, III) est assez poignante. Un cri marin en guise d’intro, une voix masculine qui se met à hurler, puis les mouettes se transformant en une foule bruyante, des cris déchirent le silence, arrive une explosion et enfin, le retour au calme. Que ressentais-tu pour composer un tel morceau ?
Stéphane : De la folie ! (rires) Il y a plusieurs choses, en fait. C’était un clin d’oeil à un morceau des Beatles qui s’appelle Revolution 9, qui est hyper bizarre avec plein de voix donc je voulais y faire allusion. Et à certains morceaux de Pink Floyd aussi qui ont des passages un peu étranges.
Les trois parties composées, à la base, ce sont trois enregistrements, trois improvisations que j’avais faites sans vraiment savoir quoi en faire. Ce sont des enregistrements qui duraient une minute donc je ne voulais pas les jeter parce qu’ils me plaisaient mais bon, un truc d’une minute, tu ne peux pas en faire grand chose… Donc j’ai eu l’idée de les lier.
Les Insouciants : Woke up shitfaced… Qui doit ouvrir les yeux ?
Stéphane : Faut pas aller chercher loin pour celle-là… Tout l’album est un peu psyché, je fais référence à pas mal d’états seconds. Pour ce qui est des paroles, c’était juste une interlude un peu parodique. En gros, pendant tout l’album, tu planes et à la fin tu te réveilles la tête dans l’cul !
Les Insouciants : Levitate II se démarques des autres chansons. Tu abandonnes les grosses guitares électriques et tu pars vers un univers planant. Qui est ce Michael qui t’accompagne dans ce délire ?
Stéphane : En me baladant sur Youtube, une fois, je suis tombé sur une vidéo d’un mec qui faisait de la musique et j’avais commenté sa vidéo en disant que c’était super bien mais qu’il aurait fallu un solo de guitare pour que ce soit nickel. Et il m’a répondu. Il m’a demandé si je voulais faire ce solo, donc c’est comme ça qu’on a commencé à collaborer. Il a ré-enregistré son morceau d’une façon un peu différente. C’est allé super vite, j’ai composé le solo en vingt minutes. En gros, c’est juste une improvisation et j’ai rajouté une ou deux pistes derrière en écho.
Les Insouciants : Tu poursuis ce délire psyché avec Spirit of India et Drugs Inside. Quel est le message ou le sentiment que tu cherches à faire passer à travers ces morceaux ?
Stéphane : Pour Spirit of India, c’était plutôt un effet de style. Enfin, disons que c’était un essai de style. Je voulais essayer, pour savoir ce que je pouvais faire. C’était aussi une improvisation, je l’ai composé en une fois, un jour où j’étais inspiré. Pour celle-là, ce sont juste des sons qui me plaisent et je voulais essayer de faire en sorte que tout l’album ne soit pas basé sur le même style. J’aime beaucoup la guitare acoustique. C’est d’ailleurs avec cet instrument que j’ai commencé et c’est aussi celui dont je joue le plus souvent. Je voulais qu’il y en ait sur l’album et il n’y en n’a pas des masses, donc cette chanson était un bon moyen de garder un morceau de guitare acoustique.
Et Drugs Inside, c’est la toute première chanson que j’ai composée, c’est pour ça que je veux que l’album porte ce nom. Encore une fois, je pars d’improvisations, comme tout le temps. Chaque piste de l’album part d’une improvisation en rapport avec la piste d’avant et ainsi de suite. Il n’y a pas tellement de messages, c’est plutôt… (silence) En fait, dans toute la musique que je fais il n’y a pas de messages politiques, ce n’est pas spécialement engagé, c’est plutôt contemplatif. C’est assez extérieur. On en revient encore une fois au côté planant. Faut pas y chercher des messages politiques ou des états d’esprit, des fois c’est juste des émotions.
Les Insouciants : Avec des morceaux tels que Hard Blues ou Obssession, on reconnaît tes inspirations hard rock et metal (Iron Maiden, Led Zeppelin, Motörhead…). Ce sont eux qui t’ont donné envie de faire de la musique ?
Stéphane : C’est marrant que tu me parles de ça en fait parce que Iron Maiden, je n’ai jamais vraiment beaucoup écouté. Un petit peu mais pas tellement… Et Motörhead, clairement, j’aime pas. La voix de Lemmy Kilmister me saoule. Il y a peut-être certains morceaux que j’aime bien mais bon… Par contre, Led Zeppelin, oui, vraiment. Ils m’ont donné envie de jouer. Lynyrd Skynyrd, c’est assez blues et rock. Il y a ce genre d’influences du sud des Etats-Unis et l’esprit country. J’ai pas mal d’influences qui viennent du metal aussi, donc j’ai un peu combiné ça.
Les Insouciants : As-tu des projets visuels (clips, pochettes, …) qui illustreraient ton univers ?
Stéphane : Oui ! Il y a un clip sur lequel tu es en train de travailler. La pochette de l’album sera réalisée par le graphiste Augtraz.
Les Insouciants : Tes futurs projets musicaux ?
Stéphane : Osmosis, c’est un projet que je compte continuer pas mal, ça va peut-être faire « cliché » de dire ça, mais j’aime pas avoir plein de projets en même temps et n’en voir aucun aboutir. Il y a Osmosis dans lequel je suis lancé et dans lequel je n’ai aucun contrainte, puisque c’est le mien, donc je n’ai aucune raison de l’arrêter. C’est mon projet, mon style, et je suis le seul musicien donc je suis libre. J’ai pas de raison d’aller chercher ailleurs, c’est pas comme si j’étais dans un groupe. Les groupes, ça ne me plaisait pas assez, c’était trop mou. Là, si c’est trop mou, je me bouge le cul et j’ai fait un truc plus musclé et voilà. Donc pour l’instant, je suis bien comme ça.
Osmosis vient de signer avec la maison de disques Musea Records, spécialisée dans le rock progressif depuis le début des années 1980. Il est également en partenariat avec My Major Company afin de rassembler 900€ pour le pressage de son CD. A vos cartes bleues !
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Suite à une écoute APPROFONDIE de ce morceaux, j’affirme que ce n’est pas un cri marin !!! En effet, si on oublie l’ambiance, il s’agit d’un cri de rage.