Un an après sa sortie au Québec, Ghostwritten Chronicles arrive chez nous
Si vous aimez le folk, la musique classique et le rock progressif; si vous appréciez Mumford & Sons et Arcade Fire; arrêtez-vous ici et découvrez Bears Of Legend, le septuor québecois, avec leur deuxième album Ghostwritten Chronicles.
Ghostwritten Chronicles est ce que l’on pourrait appeler un album concept. Il nous raconte la vie d’un équipage entre l’an 1400 et l’an 1700, inspiré d’un vieux journal de bord retrouvé en mer sur un mystérieux voilier. Chaque chanson est comme un chapitre d’un conte, représenté dans le livret par un dessin illustrant le dit personnage et son contexte. Les thèmes de l’amour, de la mort, de l’aspiration, de la dépendance, de la liberté et de la vie sont abordés dans des événements soit tragiques, soit sympathiques.
Un passage au Pan Piper à Paris est prévu pour le 2 avril prochain, alors avant cela, partons avec eux en voyage maritime et découvrons titre après titre ce Ghostwritten Chronicles.
Et c’est un voyage onirique qui nous a charmés chez Les Insouciants, une plongée dans un folk lyrique et poétique avec des orchestrations de toute beauté. L’utilisation de nombreux instruments divers et variés n’est certes pas nouveau, d’ailleurs on pensera plus particulièrement à Mumford & Sons en écoutant The Arkansas River, à Of Monsters and Men dans You, aux Lumineers dans Besides Me, et même à Yann Tiersen avec Be Mine, All Mine et She Breaks Me Down (notamment pour la musicalité proche de la BO d’Amélie Poulain). Mais ce qui fait la force de cet album, ce sont ces constantes montées en intensité, là où on ne s’y attend pas, avec de nombreuses ruptures de rythmes et de longs passages instrumentaux. Dès le premier titre, Be Mine, All Mine, nous sommes envahis par ces orchestrations majestueuses qui apparaissent après des passages plus calmes; ou bien encore un passage en suspens dans The Arkansas River pour mieux monter en puissance, de même dans Loved (The Chance); sans compter les variations dans les instrumentations de In The Middle of The Sea.
Mais Bears Of Legend cache aussi dans sa proue des morceaux calmes, à l’image de Hell No, très aérien et apaisant; mais aussi des morceaux emplis de mélancolie, on pense alors à We’re Dead dans lequel nous sommes pris dans cette dramaturgie (« ne vois-tu pas que nous sommes morts ») accentuée par les notes graves du violoncelle. Challenge est également très intense avec un passage a cappella, puis des chœurs qui donnent toute sa profondeur au titre. Et on y ressent presque de la tristesse dans She Breaks Me Down, où le violon même donne l’impression de pleurer. Chaque instrument transmet alors de puissantes émotions.
Il faut également parler de la voix de David Lavergne, claire et limpide, qui a le pouvoir de se balader dans les tonalités, et qui nous raconte une histoire sur chaque titre de manière très poétique.
Bref, tout est là, et à sa place: une voix intense, des chœurs et des harmonies hypnotiques, et des instruments traditionnels et folkloriques qui nous bercent.
Tracklist de Ghostwritten Chronicles:
01. Be Mine, All Mine
02. The Arkansas River
03. When I Saved You From The Sea
04. We’re Dead
05. Challenge Me
06. Encore
07. You
08. Beside Me
09. Hell No
10. She Breaks Me Down
11. We Rise
12. In The Middle of The Sea
13. Loved (The Chance)
Un petit coup de coeur pour Be Mine, All Mine, You, mais surtout When I Saved You From The Sea (dont le clip était en découverte ici).