On s’est posé pour écouter le nouvel album de Yelli Yelli
Le 4 mars dernier sortait le premier album de Yelli Yelli; il était temps que Les Insouciants vous en parlent!
Nous étions tombés sous le charme de la folk kabyle proposée par Emi Hanak, alias Yelli Yelli, lors d’une soirée organisée par Piers Faccini en octobre 2015 durant laquelle il avait invité les artistes signés sur son label Beating Drum, dont Yelli Yelli fait partie.
Née d’une mère kabyle et d’un père aux origines tchèques et chtis, Emi Hanak bénéficie d’un héritage culturel inestimable, mais qui se traduit aussi par un métissage complexe. Piers Faccini, lui aussi enfant de migrants, était la personne adéquate pour appréhender la complexité d’un tel bagage culturel. Ensemble, ils ont écrit, composé et réalisé Terre de Mon Poème, 12 titres originaux dont l’écriture est à la charge de Emi Hanak, tandis que Piers Faccini s’occupe de la composition et de la réalisation.
Cet album raconte un voyage imaginaire en Kabylie, sur fond de musique traditionnelle et de musique folk, et sur des paroles à la fois en kabyle, en français et en anglais. Emi Hanak a grandi en région parisienne, n’est jamais allée en Algérie, et sa mère a toujours parlé en français à la maison; néanmoins, après un passage dans l’univers folk et électro sous le nom de Milkymee, Emi Hanak a voulu, à travers Yelli Yelli, faire quelque chose de ses origines dont elle est si fière.
Mais cet album est un vrai mélange des genres: Emi Hanak a déjà un bagage musical, elle y dévoile un nouveau genre à travers ses origines, et Piers Faccini amène lui aussi son univers.
On voyage à travers des titres extrêmement ancrés dans la musique orientale, à l’image de Azzad qui ressemble à un chant traditionnel, ou encore Mared Youghal sur laquelle Emi y pose sa voix de velours, accompagné par Piers aux chœurs. En milieu d’album, on entend même, sous le titre L’Algérie, comme une incantation qui semble être prononcée par une femme d’âge mûr. Ensuite, on y retrouve des titres mixant le kabyle et l’anglais, comme l’envoûtant They Grin, avec sa dose de modernité, l’intense Yemma sur lequel on y entend les youyous, ou le doux et pur No One Ever Returns. Puis, certains morceaux font ressortir le côté folk des deux artistes, qui se sont décidément bien trouvés; on pense à One Skin Apart sur lequel Yelli Yelli et Piers Faccini nous font vibrer avec cette même sensibilité dans la voix. Cette fragilité dans la voix transparait également sur Land And Country qui clôt l’album et qui est entièrement chanté en anglais. On ira même jusqu’à un petit côté électro avec Tawada.
Dans cet album, Yelli Yelli nous raconte un vécu, son vécu, ou plutôt même son absence de vécu; à travers ces 12 titres, un travail en parallèle a été fait, comme fouiller dans ses archives, redécouvrir des photos de famille, afin de faire siennes ces origines qu’elles ne connaissaient que trop peu.
D’ailleurs, le clip de Achnou, que nous vous proposons de découvrir ci-dessous, nous dévoile de nombreux clichés personnels:
Tracklist de Terre de Mon Poème:
01. Terre de Mon Poème
02. Azzad
03. They Grin
04. Yemma
05. Mared Youghal
06. No One Ever Returns
07. L’Algérie
08. Ddunit Tentar
09. Achnou
10. One Skin Apart
11. Tawada
12. Land And Country
Retrouvez Yelli Yelli en concert:
12 avril 2016 – La Cigale, Paris (75); en première partie de Clarika
15 avril 2016 – Centre Socio-culturel André Malraux, Nîmes (30)
22 avril 2016 – Atabal, Biarritz (64)
12 mai 2016 – Espace Culturel Robert Doisneau, Meudon (92)
15 mai 2016 – Centre Musical Fleury Goutte d’Or, Paris (75)
11 juin 2016 – FGO Barbara, Paris (75)
16 juin 2016 – La Pêche, Paris (75)
27 août 2016 – Scène D’Été, Annemasse (74)
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