Retour sur la Release Party de Bossa Nova
Pauline Croze a été révélée au grand public il y a maintenant onze ans avec son premier album éponyme, et le single T’es Beau. En 2012 sortait son troisième album Le Prix d’Eden. Il aura fallu quatre ans pour que Pauline Croze revienne avec un nouvel album, un album dans lequel elle revisite des classiques de la bossa nova. Intitulé tout simplement Bossa Nova, nous avons eu la chance de le découvrir en live à l’occasion d’une Release Party à La Mano à Paris le mercredi 25 mai 2016, 2 jours avant sa sortie.
Le rendez-vous était donc donné au Restaurant & Club La Mano, un lieu pour les initiés, tant il est impossible de deviner qu’un restaurant se cache à cette adresse. En entrant, on y découvre une sorte de cantine espagnole: des tables le long des murs sur lesquelles il est possible de savourer des tapas, et au centre une piste qui donne sur la minuscule scène, où étaient déjà installés les instruments pour le set de Pauline Croze.
La soirée était d’une telle simplicité que l’on avait l’impression d’être à une soirée entre amis; Pauline Croze se balade dans la salle avant de monter sur la scène, accompagnée d’un batteur, d’un guitariste et de deux choristes.
L’intégralité de son album Bossa Nova nous a été présenté; un style qui lui tient à cœur depuis longtemps: « La bossa m’attire depuis longtemps. Le point de départ, ce fut Orfeo Negro, un film que j’ai vu à dix-sept ans: la bande-son et la danse, la favela fantasmagorique et les allégories sur la mort… »
Pauline Croze n’est pas la première à s’intéresser à la musique du Brésil et à la transposer dans la chanson française: O Que Será? (À Flor da Pele) de Chico Buarque a ainsi été revisité par Claude Nougaro avec Tu Verras; Águas de Março de Antônio Carlos Jobim a été reprise par Georges Moustaki dans Les Eaux de Mars; Sacha Distel s’est emparé de La Fille d’Ipanema.
Pauline Croze connait les standards brésiliens, elle connait les reprises françaises, mais elle a voulu y apposer sa propre interprétation, avec l’idée d’honorer l’esprit, sans coller à la lettre près. L’album nous fait découvrir sa vision, avec des adaptations en français, mais aussi dans la langue originale; Essa Moca Ta Diferente garde ainsi ses paroles en portugais, et Voce Abusou combine la version originale et la version française (Fais Comme l’Oiseau). Elle s’accompagne également de quelques artistes brésiliens, comme le grand Vinicius Cantuaria qui vient lui donner la réplique sur A Felicidad, mais aussi la belle Flavia Coelho sur le titre Essa Moca Ta Diferente.
Cette dernière était d’ailleurs de la partie, et nous avons pu découvrir ce duo sur scène lors de la Release Party. Un duo très intéressant, l’eau et le feu, la douceur de Pauline Croze associée à la fougue de Flavia Coelho.
Un autre invité était également présent: Pierre Barouh, à qui l’on doit Samba Saravah, reprise de Samba da Bênção de Baden Powell et Vinícius de Moraes, écrite à la demande de ce dernier, et présente dans le film Un Homme et Une Femme de Claude Lelouch. Pauline Croze est alors descendue de scène pour accueillir « le plus brésilien des français » et partager avec lui un moment très intense et rempli d’émotions au milieu du public qui était suspendu aux lèvres de ces deux artistes.
Même si Pauline Croze semblait timide et presque parfois mal à l’aise, sa voix de velours et son univers nous ont charmés. Tantôt à la guitare, tantôt les paroles à la main, mais toujours souriante, ce soir-là, Pauline Croze nous a emportés au soleil. Nous avons été ravis de partager ce moment intimiste, suspendu dans le temps et d’une grande générosité.
L’album Bossa Nova est disponible depuis le 27 mai 2016, et Pauline Croze sera en concert au Café de La Danse à Paris le 16 juin prochain.
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