[Live Report] Les Zicophonies 2016

Habitué à accueillir des groupes français issus de la veine rock’n’roll et metal, le festival picard des Zicophonies a proposé une programmation très variée pour sa 21ème édition. En effet, des jeunes rappeurs Bigflo et Oli jusqu’aux énergiques rockeurs de No One Is Innocent en passant par la variété amusante d’Oldelaf, la scène de la salle André Pommery à Clermont de l’Oise aura accueilli des artistes aussi divers que son public. Sans oublier tous les groupes plus ou moins amateurs qui se sont emparés des scènes locales le samedi après-midi.

Retour sur un week-end ensoleillé et musical. Les Insouciants y étaient et ont pu interviewer quelques artistes, en plus d’assister aux concerts. On vous raconte !

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« On ne s’attendait pas à ça ! »

C’est le groupe de rock indé Full Audio Tune, originaire de Creil, qui ouvre le bal. Plutôt septiques à l’idée de proposer une setlist rock’n’roll à un très jeune public acclamant des rappeurs, le groupe reste tout de même confiant. « On savait que ça pouvait peut-être coincer au niveau du public et finalement, pas du tout ! » confie Raphaël, chanteur du groupe, « c’était presque notre public, on croirait presque qu’ils sont venus pour nous ! » ajoute Hugo, le guitariste. Sûrs d’eux et prêts à séduire le jeune public, ils débutent leur show avec une intro électrique et entament une setlist énergique et vivante, composée de leurs meilleurs morceaux, à savoir On The Run, I Wonder ou encore All About My Money. « Le challenge était de proposer un set de qualité pour le public, proposer ce que l’on a de meilleur » explique Nicolas, le bassiste. Challenge réussi pour ces amateurs de rock’n’roll qui ont réussi à « faire le trait d’union entre le public traditionnel des Zicos, plutôt rock, et le public rap », comme le confirme une nouvelle fois Nicolas. Quant à l’organisation du festival, auquel ces musiciens ont assisté en tant que spectateurs et artistes, ils affirment : « on se sent comme à la maison, on est considéré comme les autres groupes. On vient pour y vivre le festival en lui-même. » « Et on remercie tonton Ivan [l’organisateur du festival ndlr] ! » conclut David, le batteur.

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« J’fous le feu en concert, j’suis taillé comme une allumette »

Puis c’est au tour de Bigflo et Oli d’enflammer la scène des Zicos. Même si la salle n’est pas remplie, le public semble impatient, et ils n’en ressortiront pas déçus ! Le jeune duo toulousain propose un show remarquable tant au niveau de l’impressionnant décor, conçu pour des Zéniths, qu’au niveau musical. Ils jouent leurs morceaux les plus connus tels que La cour des grands, Le cordon, ou encore C’est qui ces deux-là ? que les jeunes fans n’hésitent pas à reprendre en chœur. Plutôt à l’aise, le groupe discute chaleureusement avec le public et choisira même deux chanceux pour monter sur scène…

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« Une journée de folie ! »

Nous n’assistons malheureusement pas au concert de From A Broken Stereo, appelé FABS, jeune groupe de metalcore qui commence pourtant à faire ses preuves sur scène. Suite à plusieurs changements de line up, le groupe s’attache enfin à son nouveau frontman, Arthur. Nous avons pu assister au premier concert de leur nouvelle formation lors l’édition 2015 des Zicos, puis à l’automne suivant, peu de temps après la sortie de leur premier EP Blueprint. Cependant, nous rencontrons quand même un des guitaristes du groupe, Yannis, et le chanteur, Arthur qui nous confie : « On a joué avec du matos de qualité, on a pu assurer un set de fou ! ». Yannis affirme : « Les mecs du staff font un travail incroyable avec le peu de moyens qu’ils ont chaque année pour essayer de faire bouger le coin, de faire des festoches sympas avec une diversité d’artistes et de styles. Ils essaient de ravir tout le monde, c’est un travail formidable ! »

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« Se faire plaisir et faire plaisir au public »

Sur la petite scène, dans une ambiance douce et familiale, résonne la pop acoustique de Pacific. Le refrain de I Say Oh ! entraîne déjà le public, souriant et jovial. La formation, toute récente, propose plusieurs morceaux issus de son premier album, dont l’excellent The Book, le morceau éponyme Day and Night ou encore le mémorable Let It All Down. Après le tonnerre d’applaudissements et les échanges à la fin du concert, nous retrouvons Maxime et Alexandre, fondateurs du jeune groupe mais déjà très expérimentés. En effet, Maxime chantait dans le groupe de metal Ghost Amber tandis qu’Alexandre était guitariste pour le groupe de rock The Cartrax. Le premier a assuré la première partie de Lofofora, le second, la première partie de Renan Luce, et ce lors des précédentes éditions du festival. « On a dû tout recommencer ! On n’avait plus de set, il a fallu tout réécrire, organiser un jeu de scène, etc. Et ce n’est pas une déception de jouer sur la petite scène parce que c’est très convivial et ça rime avec l’univers de Pacific » nous confie Maxime, le chanteur. L’univers plaît beaucoup au vaste public du duo acoustique. « Avec la pop acoustique on touche plus de monde alors qu’avec le metal, on avait un public plus ciblé » se justifie Maxime. Alexandre ajoute même : « Les gens sont très réceptifs et vraiment présents ! ». Et leur histoire d’amour avec le festival n’est pas prête de s’arrêter, comme l’affirme de nouveau Maxime : « Ce n’est pas que Pacific qui touche toutes les tranches d’âge, c’est le festival en lui-même qui propose une panoplie de groupes ouverts à tout le monde ! »

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« Tout le monde fait du bruit de Milan jusqu’à Paris »

La grande salle se remplit petit à petit, prête à accueillir l’agréable Oldelaf. Ex-guitariste des Fatals Picards, il propose une variété de chansons humoristiques. Un style que l’on pourrait rapprocher du chanteur français Bénabar. Accompagné par trois musiciens, entre quelques blagues et anecdotes amusantes, Oldelaf prend le temps de jouer La Tristitude, Le Café, mais aussi J’en ai marre des pigeons, Le Bruit ou encore Vendredi. Le quatuor reprend même L’aventurier d’Indochine, avant de terminer leur prestation en beauté sous les applaudissements d’un public ravi et conquis.

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« Le feu sacré de vos âmes »

Pour clôturer en beauté cette édition 2016, rien de tel que le rock frais et sauvage de No One Is Innocent. Habitués du festival et rockeurs comblent la salle pour un show électrique. Le groupe fait monter la fièvre à travers les chansons de leur dernier album Propaganda comme Kids Are On The Run, Massoud ou encore Holy Fire. Le public se déchaîne et est même invité à monter sur scène. Kemar, le chanteur, se jette dans une mer de bras. Toujours engagés, ils reprennent La Peau ainsi que Charlie et Djihad Propaganda, hommage aux victimes des attentats. Les fauves mettent fin à la tempête avec 20 ans, les paroles retraçant la carrière du groupe. La puissance du show ne nous aura pas laissé sur notre faim. A la sortie de la salle, on retrouve Bertrand, bassiste du groupe depuis 2007. « Ça fait chaud au cœur, le rock’n’roll est encore là ! C’est important que les gens soient là au concert pour que ça fonctionne encore » affirme-t-il. La rage et l’effervescence du groupe touchent un public varié, dont beaucoup de jeunes : « La rage, c’est un peu la patte de No One » confirme Bertrand. Puis il nous raconte que lui-même, à 15 ans, se rendait à la salle municipale de son village pour voir des concerts : « Du coup ça me touche vraiment de jouer dans ce genre de festival, et cette proximité avec le public, c’est ce qu’on préfère ! »

Le festival des Zicophonies prend fin, et Ivan, l’organisateur, trouve tout de même le temps de poser quelques mots sur l’avenir du festival : « On veut toujours faire la même chose, mais en mieux. Ne jamais grandir, car souvent, ceux qui grandissent ne durent pas longtemps. Alors on fait ce que l’on sait faire et on améliore ! »

 

Merci à Pilou Quillard pour la photo d’Oldelaf.

Merci à rômanö (Facebook) pour les photos de FABS et No One Is Innocent.

Toutes les informations sur le festival sont sur Facebook et sur leur site.

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