[LIVE-REPORT] Décibulles 2016

Ce 8,9 et 10 juillet, le festival Décibulles a animé pour la 23ème fois déjà la campagne Alsacienne, aux abords du village de Neuve-Eglise, en offrant un spectacle à la fois éclectique et cohérent.

 

L’histoire remonte en 1992 quand un groupe d’amis décide de créer un événement réunissant  ses deux grandes passions : la musique (décibels) et la bière (bulles). Ainsi est né le festival du Décibulles qui attira dès sa première année pas moins de 700 personnes.

Au fil du temps, le festival s’est fait un nom, devenant alors le plus grand événement en plein air d’Alsace, accueillant jusqu’à 26.000 visiteurs en 2015 et en 2016.

Cette année et comme les précédentes, les artistes locaux sont mis à l’honneur au côté des grands noms d’affiche. De fait, le festival n’a pas perdu de son caractère festif qui en a fait sa renommée. En témoignent la programmation des impromptus musicaux, très fournie durant cette édition.

L’arrivé au Décibulles

CIMG3567

Le premier jour nous arrivons par une petite route de campagne. Nous n’avons pas croisé une seule ville depuis le départ, l’ambiance bucolique est assurée. A l’arrivée, une colline surplombe le paysage ; c’est la colline du Chena qui accueille le festival depuis de nombreuses années.
L’entrée se fait en bas, dans la vallée. La pente est rude et des tentes se dressent déjà sur notre passage, défiant presque la gravité par leur inclinaison. La météo prévoit un week-end très chaud et les malins ont déjà trouvé de l’ombre au pied des cerisiers qui parsèment le pré.

Après l’installation du campement et un bref repas, nous nous dirigeons vers l’entrée du festival. Malheureusement, les gens se pressent et la queue s’allonge si bien qu’une heure d’attente devient nécessaire pour y accéder.

Premier jour

Une fois passée la vérification des billets, nous pouvons à présent profiter de cette première soirée au line-up assez intriguant.

C’est Sphère Primaire qui ouvre le bal,  groupe local originaire de Mulhouse (68). Il présente un genre musical qui m’était encore inconnu : le Hip-Hop expérimental ou Abstract Hip-Hop. Celui-ci est issu  d’une volonté de se détacher des thèmes habituellement critiques et engagés, historiquement attribués au Rap jusqu’aux années 2000. Ici, la condition humaine n’est plus le sujet principal ; Il se distingue alors par des textes plus poétiques voir lyriques.

Les titres Entre dans le temple ou encore Sans gravité intègrent parfaitement ce registre où sous une instru aérienne se calent des textes aussi originaux que surprenants.

Après un court passage de Deadwood, un groupe de rock aux allures de motards plutôt sympathique, vient le tour des allemands du Birth of Joy. Pendant leur concert, ils parviennent à mêler des notes pesées et subtiles à un rock décapant – Une belle surprise pour ce premier jour de festival.

La soirée se poursuivit par des concerts tout aussi différents ; le Hip-hop de Cunninlynguist fit place à la Pop-folk de Charlie Winston pour finir en soirée Electro – Electro-Chill avec Fakear puis un Ragga-Tek beaucoup plus puissant de Vandal.

Deuxième jour

CIMG3571

La deuxième soirée débute tranquillement sur le rythme velouté de The Grand Bay, une ambiance légère et distillée qui se dégage de la scène où seule une petite foule est présente. Il faut dire qu’il n’est que 18 heures. La musique envoûtante des quatre instruments est contrastée par la voix puissante et affirmée du chanteur.

Ce clip minimaliste, réalisé au feutre et à l’aquarelle, vient d’être dévoilé sur youtube.

Le temps d’un spectacle de marionnette très réussi, la grande scène se prépare pour les Wanton Bishops. La foule, ayant doublée de volume commence nettement à se masser devant les barrières.

Un grand barbu s’avance au niveau des projecteurs et prend le micro, suivi par les autres membres du groupe. Il pousse alors un grognement des plus surprenants ; le public ne s’attendait pas à ça.
Sa voix rauque, puissante et écorchée est d’une intensité déconcertante.

Les guitares au son métallique très prononcé ainsi que les harmonicas, prédominants dans leurs morceaux, nous embarquent tout droit vers les États-Unis.

Ce sont deux femmes de voix qui vont poursuivre le spectacle. Anna Calvi puis Jeanne Added nous propose une musique rythmée et hypnotisante.

Jeanne Added, lancée en autres par le groupe The Dø pour son premier EP Be Sensational est vite devenue l’une des révélations de l’année. Le résultat sur scène est sans équivoque, son style atypique et très singulier lui a valu un accueil distingué par le public.

Enfin, c’est en sirotant une bière au bar que nos oreilles nous emmènent vers la petite scène. Francky Goes To Pointe-à-Pitre y joue un morceau très entraînant ; un mélange de zouk et de rock qui nous fait aussitôt envie de danser.

Troisième jour

CIMG3579

Le succès du Décibulles provient en partie de son line-up assez diversifié, le Dimanche non plus ne déroge pas à la règle.

Camicela est la première artiste à passer, tout en finesse et à fleur de peau, elle nous fredonne une douce mélodie accompagnée de son violoncelle. Elle fait partie des artistes locaux que le festival met en lumière chaque année.

Changement de registre, c’est La Yegros, une chanteuse Argentine et son orchestre qui nous font danser sur le rythme de la cumbia.

C’est ensuite au tour de Sylvester Staline et de John Lénine de nous faire découvrir le groupe haut en couleurs Soviet Suprem. Au-delà de leurs noms de scène exubérants et de leur goût pour le théâtral qu’ils n’ont eu de cesse de montrer, les Soviet Suprem sont avant tout d’excellents musiciens.

Faada Freddy, Tryo et enfin Dub Inc ont clôturé cette dernière soirée de festival sous une ambiance enflammée.

L’édition 2016 du Décibulles fut une belle réussite grâce aux bénévoles toujours mobilisés et à cette programmation soigneusement choisie. Il est de ces évènements à taille humaine que j’affectionne tout particulièrement. Ici la place est donnée à de petits artistes locaux talentueux dont nous avons fait la découverte pour notre plus grand plaisir.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s