Retour sur la journée du 26 août au Domaine de Saint Cloud
Comme de nombreux festivaliers, Les Insouciants ont bravé le soleil et la chaleur en ce premier jour de Rock en Seine. Avec plus de 30°, le site du Domaine de Saint Cloud avec ses nombreux coins d’ombre sous les arbres bénéficient de légères brises qui font, il faut le dire, un grand bien! Mais il en fallait plus pour décourager les festivaliers à se tasser devant les différentes scènes, alors en plein soleil.
Cette année, le festival n’a pas fait le plein, mais tout de même 110 000 festivaliers se sont retrouvés pour danser jusqu’au bout de la nuit.
Dès l’ouverture, c’est sur la Grande Scène que nous nous dirigeons pour commencer en douceur et découvrir Bombino, un guitariste touareg nigérien, qui a débuté par une histoire de rébellion, celle de l’enfance et celle du peuple touareg, et qui a compris que la force de la musique valait mieux que celle de toutes les armes. Dans la lignée de Tinariwen, Bombino a insufflé un vent de fraicheur avec son rock aux influences touaregs. Il y a encore que peu de monde à cette heure-là devant la Grande Scène, mais les présents savent déjà que le festival s’ouvre sous les meilleurs auspices. Accompagné de 3 musiciens – batteur, bassiste, guitariste – tous vêtus de vêtements traditionnels, Bombino, lui-même à la guitare, sera rejoint en milieu de set par une chanteuse, dont nous n’avons pu retenir le nom, qui nous embarque en Afrique à l’aide de youyous. Belle découverte pour commencer le festival avec Bombino qui a sorti un 5e album cette année, intitulé Azel.
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A la fin de ce premier concert, nous nous dirigeons pas hasard vers la Scène de la Cascade, la deuxième scène du festival, et sommes happés par un artiste d’un genre dont Les Insouciants parlent peu. Logic, de son vrai nom, Sir Robert Bryson Hall II, est un rappeur américain, et fait alors bouger la foule au son d’un sample de Jump Around de House of Pain; même sous le soleil, tout le monde se met alors à sauter dans tous les sens. Traversant sans relâche la scène en courant, Logic se retrouve rapidement torse nu, transpirant sous un soleil de plomb, mais sans jamais s’arrêter. Une énergie débordante, un débit à faire très souvent pâlir, nous avons été sacrément bluffés par sa prestation, à laquelle tout le monde a adhéré, notamment en répondant « Fuck you! » à chaque fois que le rappeur américain demandait « Do you wanna go home? ».
De retour vers la Grande Scène, on assistera à distance à un petit bout du set de Caravan Palace, un groupe français d’électro swing composé de 6 musiciens et une chanteuse qui allient musique électronique et jazz manouche. le public est déjà plus nombreux, et même si le soleil chauffe toujours autant, l’ambiance monte aussi d’un cran.
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Puis, toujours sur la Grande Scène, un peu avant 19h, devant un public encore plus en masse, c’est au tour des anglais de Bastille, presque tous vêtus de noir, de distiller leur électro pop. Entre les titres qui les ont fait découvrir en 2013, comme Bad Blood, et ceux issus de leur dernier album, Wild World, à venir, comme Good Grief, cette édition de Rock en Seine portera bien son slogan Let’s Dance. Et surtout quand retentissent les premières notes de Pompeii.
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Pas le temps de souffler car nous voulons également voir Brian Jonestown Massacre qui joue au même moment sur la Scène de l’Industrie. Et il y a déjà du monde devant cette plus petite scène. Tout ce qu’il y a de plus normal, ce groupe américain mené par Anton Newcomb, tout vêtu de blanc, et accompagné de 6 autres musiciens, qui eux ont préféré des couleurs plus sombres, sont sur la scène rock depuis les années 90 et sont suivis par de nombreux aficionados. Simple mais efficace, leur set nous transporte sur la côte ouest des US entre shoegaze, rock psychédélique et folk rock. Et là, on est bien, on a presque envie de s’allonger sur l’herbe pour écouter ce concert en fermant les yeux…Mais c’est impossible car nos yeux sont rivés sur la prestation du percussionniste Joel Gion, maniant le tambourin comme personne!
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Alors que les Californiens finissent leur set, c’est au tour d’un Jamaïcain de se produire sur la scène juste à côté, celle de La Cascade. Et comme nous sommes là, on se dit qu’on aurait tort de se priver. Damian « Jr. Gong » Marley – fils de – propose sans surprise un set de reggae en suivant les traces de son père et en lui empruntant quelques samples. On notera la présence d’un porte drapeau, de deux choristes en pleine forme et, pardonnez-nous, mais quelle chevelure! Damian Marley, sur fond de rastafari, nous met bien en cette fin de journée.
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On retourne ensuite sur la Scène de l’Industrie, qui semble être la scène rock de cette journée, pour voir Clutch. Et là, enfin, ça envoie! Les connaisseurs, mais pas que, s’empressent devant la Scène pour balancer de la tête et s’adonner au crowd surfing sur un stoner rock dont l’origine ne fait aucun doute (si besoin, ils sont américains!). Mené par le chanteur guitariste Roger Smalls – la voix grave et bluesy, l’allure d’un gros nounours et avec une gestuelle parfaite pour les photographes – Clutch présentent leur dernier et onzième album, Psychic Warfare, et reviennent sur leurs tubes que chacun entonne avec rage.
Une très bonne claque où on se dit enfin! du rock heavy! On ne doute pas de la bonne prestation de Two Door Cinema Club, qui jouait en même temps, mais on ne regrette aucunement notre choix!
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Avant de terminer avec le dernier concert sur la Grande Scène, on part se déhancher quelques instants aux premières lueurs de la nuit sur les sons électro des DJs de Birdy Nam Nam. Le soleil est enfin couché et une brise passe dans le coin, on peut enfin bouger sans trop transpirer.
Enfin, on finit avec la tête d’affiche de cette première journée, The Last Shadow Puppets, assez curieux et impatients tant leurs lives sont réputés pour être très bons. Alors, le duo n’a pas fait les choses à moitié et a ramené un groupe entier, composé entre autres, de 4 jeunes femmes aux violons et violoncelle pour donner une belle orchestration à l’ensemble. On va sinon aller droit au but… Le show était chouette, mais force est de constater que pour Alex Turner, il est loin le temps de l’adolescent timide à ses débuts dans Arctic Monkeys! Il faut dire que ce soir-là, il ne carburait pas qu’à l’eau! Ce qui a donné un concert plutôt marrant en fait, entre le regard vide, la position à quatre pattes tel un félin, les câlins avec son acolyte, la chanson improvisée sur « comment ça s’écrit », et cette reprise de la chanson de Jacques Dutronc, Les Cactus (déjà entonnée dans de précédents concerts français). Miles Kane, de son côté, est plus calme, plus classe, portant ce qui semble être un kimono, sauf quand il part dans des cris douteux…
On ressent tout de même une certaine alchimie entre les 2, dont les voix se complètent bien; on regrettera peut-être un son pas très fort, mais des cris de groupies un peu trop… Avec 2 albums à leur actif, beaucoup de titres sont tout de même des tubes, surtout The Age of The Understatement ou Bad Habit par exemple, et on a fini cette première journée sur une bonne note. Et un comme un petit clin d’œil au slogan de cette édition, qui reprend un titre de David Bowie, c’est exactement ce que font les Last Shadow Puppets en clôture, avec le titre Moonage Daydream.
La suite à venir!
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