[INTERVIEW] Rencontre avec After Marianne

Les Insouciants ont fait un petit peu plus connaissance avec le groupe toulousain

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© Florie Berger

 

Le 12 octobre dernier, nous avons été conviés dans les locaux d’Ephélide pour y rencontrer la moitié d’After Marianne. Après avoir chroniqué leur merveilleux EP It’s A Wonderful Place To Be (Over), nous étions impatients de pouvoir échanger avec Mathilda Cabeza et Augustin Charnet sur eux, le groupe, l’EP et ce qui nous attend à l’avenir.

 

Les Insouciants: Pouvez-vous nous dire qui est Marianne?

Mathilda: Cette Marianne, elle n’existe pas réellement en fait, c’est juste le titre d’une chanson de l’EP, qui est la base de l’histoire même comme on a créé cet EP sur la base d’un échange épistolaire entre deux vieux amants. Donc Marianne, c’est la femme; et le prénom vient d’une chanson des First Aid Kit, deux sœurs suédoises qui font de la folk. La chanson s’appelle Marianne’s Son. Et on aimait bien After Marianne; du coup, dans le monde du groupe, ça faisait genre il se passe quelque chose après, il y a un côté renouvellement, une sorte de renaissance, d’après vie, d’au-delà. Elle n’existe pas trop, c’était juste un personnage fictif pour lancer tout le projet, et on trouvait que After et Marianne collaient, ça faisait un truc un peu joli; sinon on l’aurait pas pris.

 

Et le titre de la chanson est venu avant le nom du groupe?

Mathilda: Nous, on avait déjà le nom After Marianne, et on s’est dit que ce serait cool de faire une chanson qui s’appelle Marianne, et ça pourrait éclaircir un peu les choses au moment où il fallait justement trouver quelque chose de cohérent entre tous les morceaux, et donc c’était bien de dédier un morceaux à cette femme-là. En fait, on construit la musique un peu comme du cinéma ou du théâtre, c’est-à-dire qu’on parle un peu comme des personnages; c’est très bizarre de faire ça mais on est très influencé par le cinéma, le théâtre, la danse.

 

Mais tu ne t’identifies pas?

Mathilda: Non, non, moi je suis juste le narrateur, c’est tout. Pas plus de place, ce n’est pas mon histoire à moi.

 

Vous vous êtes rencontrés comment?

Augustin: Déjà on s’est rencontré tous les deux (ndlr: Mathilda et Augustin donc), et ça a été un coup de foudre au premier regard (rires). Du coup, je lui ai présenté des copains, j’ai un autre groupe qui s’appelle Kid Wise, et elle en a choisi deux, avec une pince à linge, elle les a sortis comme ça (rires). A la  base, After Marianne, c’est un projet qu’elle a monté toute seule, donc à deux on a essayé de le reprendre, et ensuite on a choisi des musiciens, des amis bien sûr, qui correspondent bien à l’esthétique. Donc Théophile qui a un style de guitare très particulier, c’est hyper planant avec énormément de pédales d’effet, il a un style vraiment à lui, très aérien, qui colle parfaitement bien sûr avec notre musique; et Léo à la batterie qui est parfait pour ça.

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© Aloïs Lecerf

Quand vous étiez adolescents, vous écoutiez quoi comme musique?

Mathilda: Ouh là! Tu veux vraiment savoir ça? (rires) Après, ça dépend, adolescent de quel âge?

Entre 15 et 18 ans, on va dire.

Mathilda: Déjà, entre 15 et 18 ans, ça change beaucoup. Alors moi, j’ai toujours écouté – c’est le moment où je me la pète! – et adoré Jacques Brel et toutes ces chansons-là. Mais bon, le moment où je redescends de ma planète, c’est le moment où je te dis aussi que j’étais hyper fan des Pussycat Dolls.

Augustin: Quoi!? Mais c’est nul de dire ça! Moi, j’étais hyper fan d’Elvis Presley.

Mathilda: Oui, mais ça c’est le moment où tu te la pètes, et ensuite?

Augustin: En fait, j’ai vraiment suivi l’histoire du rock, du début jusqu’à la fin. J’ai commencé avec le rhythm and blues à fond, Chuck Berry, et Elvis Presley, et après j’ai tout remonté, j’ai écouté les Beatles, les Kinks, les Who et tout ça. Les années 80, j’ai sauté un peu.

Mathilda: Il y avait les Kooks aussi quand on était plus jeune.

Augustin: La grosse première claque que j’ai eu, c’est Sigur Rós, et ça, pour le coup, ça ne m’a pas quitté depuis. On aime tous énormément. Et après, dans les influences communes, on écoute beaucoup de groupes qui font du post rock, un peu comme Sigur Rós, donc il y a Explosion In The Sky, Godspeed You! Black Emperor, This Will Destroy You.

Mathilda: Mais ça, c’est actuel par contre, parce qu’entre 15 et 18 ans, on n’écoutait pas forcément ça. Moi, j’écoutais aussi Julien Doré. Il y avait aussi Cocoon, The Dø, à l’époque où c’était plus folk. J’ai écouté beaucoup de folk, Dylan beaucoup. Il y a eu First Aid Kit, Mumford and Sons, toute cette période-là, ça vient vraiment de l’adolescence. Et c’était le moment où on commençait à avoir un petit niveau en anglais avec les cours et tout ça; et on a tous un Bac L, du coup, tu découvres les paroles et c’est génial, c’est un nouveau monde. Et souvent, les chansons folk ou country, c’est celles qui ont des paroles hyper soignées et très belles, surtout Bob Dylan. Donc, en anglais, on écoutait plutôt ces gens-là. Après, en français, en actuel, je repense à Julien Doré.

Augustin: Moi j’aimais bien Benjamin Biolay au lycée.

Mathilda: Moi, j’ai plus de mal avec Benjamin Biolay… Mais j’écoutais beaucoup Christophe, parce que mon père est fan de Christophe, et puis là, son dernier album, il m’a juste convertie à 100%.

« Chanter en anglais et en français est hyper différent, la voix n’est pas pareille, aussi bizarre que ça puisse paraitre, c’est comme ça »

Et dans la musique que vous avez pu écouter ou que vous écoutez maintenant, ça a une influence sur la musique que vous faites?

Augustin: Évidemment.

Mathilda: Inconsciemment, je pense. Au niveau des textes, comme je suis moins musicienne qu’auteur, j’écris plus que je ne compose, du coup cette rencontre-là avec les textes de folk m’a vraiment fait me rendre compte que c’était hyper important de raconter quelque chose pour de vrai, et d’avoir des mots forts. J’adorais être hyper bouleversée par une chanson où les textes après me restaient en tête, et en me disant c’est quand même génial d’avoir trouvé cette phrase, je jalousais en disant pourquoi c’est pas moi qui l’ai trouvé. C’est un sentiment que j’adore, et même encore aujourd’hui, j’adore être émue par les mots. Et donc, oui, c’est je pense en rencontrant tous ces groupes-là de folk, et puis ensuite Daughter, qui est venu aussi pendant le lycée, et qui est depuis toujours mon groupe préféré du monde et de toutes les planètes, elle a vraiment une poésie et une mélancolie qui est incroyable, ça m’influence forcément dans l’écriture d’After Marianne aujourd’hui. Et puis, vous dans la musique, c’est quand même Sigur Rós à fond aussi.

Augustin: Oui, mais finalement tout.

 

Dans la composition, Mathilda, tu écris donc les textes?

Augustin: Et la musique aussi!

Mathilda: Je suis une piètre musicienne, alors avec mes knackis, je tente de faire 2-3 trucs au piano, sauf que c’est pas très joli en général, enfin c’est une base, jouer ça toute seule, ce serait hyper nul. Donc, oui, la mélodie de chant, et le texte surtout, et ensuite eux, ils font un truc un peu moins brouillon.

Augustin: Nous, on fait l’arrangement et un peu l’identité sonore du morceau.

Mathilda: C’est un peu une image avant photoshop et après photoshop (rires)

Augustin: On met les couleurs et les formes.

 

Qu’est ce qui vient généralement en premier?

Augustin: C’est la musique d’abord, souvent avec un texte en yaourt; et le texte, tu le fais après en général?

Mathilda: Ça, c’est depuis que je vous ai rencontrés que je fais comme ça, parce qu’avant j’avais les textes d’abord. Marianne, j’avais les textes avant. Maintenant, les accords influencent complètement le texte.

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© Anne Nuage

Et pourquoi l’écriture en anglais?

Mathilda: Alors déjà c’est instinctif, par exemple, quand on est au piano, qu’il y a des accords et qu’on doit chanter un peu en yaourt, ce sera forcément du yaourt en anglais, enfin plus des sonorités anglaises que françaises. Et parce que j’ai un peu peur d’écrire en français, faut dire les choses, c’est difficile, la langue ne sonne pas du tout de la même façon qu’en anglais. Chanter en anglais et en français est hyper différent, la voix n’est pas pareille, aussi bizarre que ça puisse paraitre, c’est comme ça. Mais chanter en espagnol, ce serait encore différent. Par contre, on est en train de s’y mettre, on est en train d’essayer du français. Et puis de toute façon, c’est surement aussi dû aux influences, au final on écoute très très peu de groupes actuels qui chantent en français, on ne se reconnait pas du tout dans ces musiques-là, ça ne nous plait pas.

Augustin: Je n’ai pas le sentiment d’appartenance à la scène française avec la musique que l’on fait, je pense que c’est plus soit anglo-saxon, soit nordique. L’anglais aussi par désir d’universalité. Et puis le français, c’est un challenge après, du coup, tu mets plus de temps à écrire en français qu’en anglais.

Mathilda: Oui, c’est bizarre, mais c’est pas naturel. D’ailleurs, la seule chanson qu’on a réussi à écrire en français, c’est parce qu’à la base, je ne l’avais pas écrite pour moi, je l’avais écrite pour Christophe Willem! (rires) Je voulais la donner à Christophe Willem, et au final, on l’a bien aimée, du coup on l’a gardée! Du coup, je n’ai jamais écrit de chanson pour Christophe Willem

 

Vous disiez qu’il y avait une histoire derrière cet EP?

Mathilda: Oui… Il faut que je raconte l’histoire? On l’a conçu réellement comme une histoire de la fin de la vie, donc c’est plus ou moins gai selon les esprits. C’est une espèce de relation épistolaire qui est chantée entre deux vieux amants, dont la femme Marianne, et un homme. Donc l’homme peut être la voix de Julien Doré dans Love Is Just A Game. Et pour Marianne, dans l’Interlude, c’est la grand-mère d’Augustin qui récite un texte en français.
Chaque morceau s’enchaine de façon à ce qu’on aille de plus en plus vers le décollage de Space à la fin, qui est au final la fin de la vie, la fin du morceau, la fin de l’EP, la fin de notre live – on finit par ce morceau aussi. En tant que petit humain, tout nul par rapport à l’immensité  de la planète et de l’univers, on a juste décidé de rendre ça un peu plus joli qu’une mort brutale qu’on connait bien en tant qu’humain. On les fait disparaitre dans l’espace, et du coup pourquoi pas renaitre quelque part d’autre qu’on ne connait pas.
Ça a un côté un peu effrayant, inconnu, mais aussi fascinant; et surtout l’espace, nous, on est vraiment fasciné par le cosmos et tout ça. On va avoir de nouvelles combinaisons, on travaille avec des créateurs de Toulouse qui s’appellent French Rocket et qui ont une marque sur l’espace. Ils sont en train de concocter des combinaisons avec un logo After Marianne.

 

Il y a deux clips qui sont sortis, et qui ont été réalisés par la même personne. Vous pouvez nous en parlés?

Augustin: Il s’appelle Arnaud Ly Van Manh, c’est devenu un ami, on ne le connaissait pas avant. Il a été conseillé par le rappeur Disiz qu’on connait bien et qui nous a dit, c’est le meilleur, donc on a suivi ses conseils. Il a beaucoup aimé l’univers et nous a réalisés le clip de Marianne avec peu de moyens, du coup on a été très heureux et très touché qu’il ait fait ça avec autant de passion. Il a fait un très beau clip, à 100% inspiré par les paroles, qui parle d’un vieux monsieur qui s’échappe de sa maison de retraite en quête de liberté.

Mathilda: Cette chanson est aussi inspirée du film Amour de Michael Haneke, avec Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva, qui est un huit clos sur la fin de la vie, avec un couple en train de mourir.

Augustin: Et Arnaud connaissait ce film, du coup ça lui a parlé. C’est un super réalisateur avec à la fois un sens esthétique super, une qualité d’image qui est énorme, et une super équipe aussi. Il a de très belles idées de scénario. Je pense qu’on va continuer de travailler avec lui, surement à l’avenir.

Et vous aviez déjà l’idée du scénario?

Mathilda: Pour Marianne, oui, pas pour Take Care.
Pour Marianne, je voulais absolument un papi. Je tenais à retranscrire les paroles vraiment. A la fin, c’est lui qu’on voit disparaitre dans la maison de retraite. Là, c’était vraiment nous qui avions imposé la personne âgée; on trouve que c’est juste des gens hyper touchants, et il y a une espèce de complexe en France, ouais mais c’est des vieux, il faut les mettre en maison de retraite et faut payer leurs retraites, et c’est tout. Et tout de suite, dans les clips en France, il y a vachement de gens jeunes, beaux, qui font des conneries et c’est trop cool; nous, on s’en fout! Moi, personnellement, ça ne me touche pas du tout parce que j’ai l’impression que ces personnes-là ne m’apporteront pas grand chose, tandis que ce papi qui est dans l’ombre dans le coin de la pièce que personne va aller voir, c’est peut-être lui dans son silence qui a le plus de choses à m’apprendre en fait, et à raconter, et c’est assez fascinant ce don-là qu’ils ont de transmettre du savoir et en même temps ce silence.
C’est une sorte d’hommage à la vieillesse. Passion papi! (rires) On ne voulait vraiment pas avoir un clip avec des gens jeunes et beaux, ça ne nous intéressait pas trop pour ce titre. Et puis, ça ne collait pas, j’aurais eu l’impression de passer à côté de quelque chose; et dans tout ce qu’on fait, on met du temps mais on essaye d’être le plus sincère possible, et que surtout ça nous ressemble le plus possible, même à l’idée qu’on en a du départ. Ce papi-là, on le savait, on a fait le casting sur Facebook; c’est quand même un monsieur de 85 ans qui était un ancien curé, qui n’avait jamais fait de vidéo; sa femme nous a envoyés une photo, prenez-le ça me fera des vacances! Oui, oui, on le prend! On ne les a jamais rencontrés encore, ils habitent au Touquet, donc ils sont allés tourner ça là-bas, c’est marrant parce qu’on ne connaissait pas Arnaud non plus, donc ils sont allés là-bas alors que nous, on ne connaissait ni les acteurs ni le réalisateur, c’était marrant comme principe. On a eu de jolis retours, parce que tout le monde a des grands-parents; le plus joli retour qu’on ai eu, c’est un monsieur qui est parti chercher son papa en maison de retraite parce qu’il a trop culpabilisé après avoir vu le clip.

Augustin: On a sauvé un papi!

Mathilda: Les maisons de retraite, c’est tellement tabou. C’était le moment humaniste d’After Marianne… Mais d’ailleurs, dans Take Care, c’est un autre moment humaniste, mais qui a été moins bien perçu.

Augustin: Dans Take Care, on a donné carte blanche à Arnaud, il a voulu parler des migrants, je sais pas si tu l’as perçu comme ça?

Non…

Mathilda: T’inquiète, personne!

Augustin: C’est volontairement hyper libre parce qu’il n’y a pas vraiment d’action, c’est une déambulation un peu aseptisée, mais il a voulu prendre le problème des migrants à l’envers, prendre 2 européens tout à fait classiques qu’on pourrait voir dans un lycée en France, qui sont dans un exil et qui se retrouvent face au mur à la fin, bloqués, comme de nombreux migrants. C’était une manière de parler de ce problème sans forcément tomber dans le dramatique, surtout pour montrer que ça peut arriver à tout le monde, dans une époque comme ça.

Ça explique mieux, parce que la fin, c’était vraiment le point d’interrogation.

Augustin: C’est fait exprès, mais je comprends qu’on puisse le prendre autrement.

 

Vous avez déjà des idées pour d’autres clips?

Augustin: Non, pas encore.

Mathilda: La prochaine chanson sera surement Love Is Just A Game, mais c’est pas encore prévu.

 

Comment s’est donc passé le featuring avec Julien Doré?

Mathilda: Très simplement, on lui a écrit un message. En fait, à la base, on composait la chanson avec Augustin en piano-voix, et puis sur le deuxième couplet, j’arrivais pas du tout à chanter. Comme si ce n’était pas à mon tour de chanter. Et ça ne pouvait pas vraiment être lui (ndlr: Augustin), ou Léo le batteur parce qu’ils sont dans Kid Wise, que sa voix est hyper identifiable, et qu’il faut pas trop mélanger les projets! (rires)
Très vite, l’idée de Julien Doré m’est venue, et c’était plus une lubie qu’autre chose, c’était débile de penser à ça, c’était mignon mais c’était pas très réalisable. Et puis au final, on s’est dit pourquoi pas lui écrire un message; de toute façon, au pire c’est un message qui se fond dans la masse, au pire il dira non. De toute façon, on lui a écrit en se disant qu’il ne répondrait jamais. Moi, je me préparais psychologiquement à faire un deuxième couplet, mais d’un autre côté il y avait quelque chose qui me disait, depuis le début, je ne sais pas pourquoi, qu’il allait le faire. Et il l’a fait! (rires) C’est hyper simple, on aurait pu raconter un truc plus glamour.

Augustin: Mais c’est formidable, on lui rend hommage, on le remercie parce que c’est un des plus gros vendeurs de disques en France. Il a énormément de succès, il est très convoité, il a du recevoir mille propositions comme ça et on est très heureux qu’il nous ait fait confiance; mais surtout c’est beau de voir un artiste aussi connu que lui puisse trouver du temps. Et vraiment s’impliquer parce qu’il a écrit les paroles, sa mélodie.

Mathilda: Surtout qu’il était lui-même en train de composer son album à ce moment-là. Il a fait ses prises de voix sur cette chanson entre deux prises de ses chansons à lui. C’est vraiment quelqu’un de très très généreux, et sincère. Et je crois qu’il se fout un peu de tous les trucs de maisons de disque, de gros pouvoirs; pour lui, c’est rien, juste s’il aime un projet, il le fera. Enfin, je sais pas, après il va y avoir pleins de gens qui vont lui écrire, hey! il a dit qu’il pouvait le faire! (rires) Du coup, maintenant, c’est un peu notre grand frère protecteur. On a de la chance.

Et donc il a écrit en français?

Mathilda: Oui. En fait, on lui a envoyé la chanson avec le deuxième couplet vide et on lui a dit, fais ce que tu veux! Et puis, il était vraiment tellement gentil, à des moments on avait l’impression que les rôles étaient inversés, on croyait que c’était une blague, il nous demandait si on préférait qu’il chante en français ou en anglais; enfin, tu fais ce que tu veux, c’est toi qui décides! Après, il nous disait, si ça vous plait pas, je peux refaire un truc; bah non, c’est super! C’était marrant comment il parle et comment il réagi. Il n’est pas du tout dans le mode Je suis Julien Doré, toute la France me connait; pas du tout. Au contraire, il est très très humble.

Augustin: Il est très simple, il vient du Sud. Tranquille! (avec l’accent) (rires)

 

Il y d’autres collaborations en vue?

Mathilda: En vue, non.

Des souhaits?

Mathilda: Moi, j’aimerais bien collaborer avec Benjamin Clementine, je le dis depuis un peu longtemps.

Augustin: Ah ouais, carrément!

Mathilda: J’aime beaucoup cet artiste, j’adore sa voix. Ce serait cohérent.

Augustin: The Tallest Man On Earth, ça serait génial; c’est un Suédois qui fait de la folk.

Mathilda: Après, en réalité, sur cette chanson, on voulait vraiment Julien Doré, et le fait de l’avoir eu, maintenant c’est bizarre de penser à d’autres featurings. On a l’impression qu’on a eu ce qu’on voulait, on n’en demande pas plus, c’est tout!

Et si ça n’avait pas marché?

Mathilda: Ça aurait été triste…

Augustin: On aurait fait un autre couplet tout simplement.

Vous n’auriez pas pensé à quelqu’un d’autre?

Mathilda: Non, parce que c’était vraiment que lui qu’on imaginait. On voulait une voix masculine qui chante en français, on s’est pas mis de barrière. Et c’était une lubie qui s’est avérée concrète.

« Ce sera soit un EP soit un album, mais il y aura forcément une suite, ça c’est sûr »

 

Et d’autres projets sont à venir?

Augustin: Oui! On va faire la BO d’un film; ça, c’est trop cool. D’une réalisatrice qui s’appelle Jessica Palud.

Mathilda: Elle a été assistante de Phillipe Lioret sur Je Vais Bien, Ne T’en Fais pas. D’ailleurs, c’est Philippe Lioret qui produit son film.

Augustin: Donc, on va faire un court-métrage et un long métrage, et il nous a fait confiance pour la musique, ce qui est génial.

Mathilda: C’était un petit rêve pour la musique d’After Marianne.

Augustin: On a vraiment hâte. Mais je pense que ça ne changera pas beaucoup de notre composition parce qu’on compose aussi avec des images dans nos têtes. Là, on en aura pour de vrai. Ça va être une super expérience.

 

Et un autre EP ou album?

Mathilda: Ça, c’est selon l’accueil.

Augustin: On a pleins de morceaux qui sont prêts.

Mathilda: Peut-être cinq ou six supplémentaires. On a des partenaires qui sont très consciencieux et qui ne veulent pas brusquer les choses en fait. Et on leur fait vraiment confiance, ce sont des gens simples, on est bien entouré, et donc on fait confiance à ces gens-là, et c’est selon ce qu’ils nous disent, ce sera soit un EP soit un album, mais il y aura forcément une suite, ça c’est sûr.

 

Vous faites des reprises aussi?

Augustin: On a fait des reprises. On a fait une reprise de Breton, même avant After Marianne, on était tous les deux. On a commencé par des reprises tous les deux. On a fait une reprise de Johnny Cash, de Depeche Mode avec Personal Jesus, une reprise de Bob Marley. Et peut-être qu’on en fera d’autres.

 

Un dernier mot aux lecteurs?

Augustin: Ecoutez-nous parce qu’on a mis plein d’amour et de passion dans cet EP, et de sincérité.

Mathilda: On a travaillé avec des gens formidables sur cet EP qui ont bien voulu nous aider, que ce soit pour l’enregistrement au mix, à Julien Doré, à tout le monde, c’est que des passionnés et des amoureux de la musique, et peut-être que ça se ressent un petit peu, par chance, dans cet EP, en tout cas on l’espère!

 

Retrouvez After Marianne en concert:
17 mars 2017 – Chantier des Francos, La Rochelle (17)
7 avril 2017 – Chantier des Francos, La Rochelle (17)
3 juin 2017 – Le Bikini, Ramonville Saint Agne (31)

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