[Review] Cigarettes After Sex – Cigarettes After Sex

Le nouveau romantisme noir. 

Chez les Insouciants, nous avons une règle essentielle, ligne éditoriale oblige : ne pas parler de groupes trop connus. Cependant, le groupe qui va accompagner nos prochains paragraphes a littéralement fait exploser les Internets il y a deux petites années avec un single percutant, Affection. Chanson qui définit les bases de Cigarettes After Sex – si on ne compte pas leur unique EP publié en 2012 – soit une popfolk romantisée et sombre. Leur premier album est à la fois un véritable OVNI et un puissant tour de force, chose que beaucoup attendait de pied ferme depuis un moment. Là où la magie opère, c’est dans ses nombreuses influences imagées – notamment cinématographiques – un domaine de prédilection pour le frontman Greg Gonzalez. Ce dernier cherche premièrement à composer une musique proche des films ; cite comme inspirations Angelo Badalamenti et son OST culte de Twin Peaks et la pop atmosphérique des 80’s/90’s porté par Mazzy Star. Ce disque éponyme respire une certaine idée de la mélancolie nocturne et intemporelle avec une dizaine de berceuses ténébreuses au programme.

Il est rare d’apprécier pleinement un album downtempo, sans tomber dans l’ennui et la répétition. Ce qui nous interpelle pendant l’écoute, ce sont les arrangements maîtrisés avec soin, ainsi que la répartition voix/mélodie au fil des titres. Cette précision obsessionnelle n’est pas si étonnante dans leur processus de travail, et devient un élément essentiel du fil. On est alors plongé, pendant près d’une cinquantaine de minutes, dans une ambiance velourée. Les conversations amoureuses feutrées font cohabitation avec les ruptures – l’ouverture majestueuse K. remplit le job – et les interrogations relationnelles – avec Each Time You Fall In Love – tout en fumant des cigarettes et en faisant l’amour.

Ce dernier sujet tient une véritable place dans cet album, retourne dans tous les sens, les hauts et les bas de ces histoires vécues, de ces détails de parfum ou de vêtements., de ces baisers endiablés. Cela donne des chansons passionnelles, à la chaleur tamisée. Non seulement Cigarettes After Sex remet au goût du jour les fameuses love songs naïves, pas du tout mièvres, mais rajoutent du rêve, des péripéties compliquées, de la liberté dans des compositions poétiquement réussies. Cela explique la magie du début d’Opera House« Built an opera house for you in the deepest jungle / And I walked across its stage, singing with my eyes closed » – métaphore du théâtre de l’amour shakespearien. De même que pour la fort agréable Truly dressant le portrait détaillé d’une relation quelconque.

Ce disque soignera sans doute les peines de coeur dans un climat dépaysé, à retrouver quelques souvenirs amoureux au beau milieu d’un coucher de soleil. Les américains frappent fort, avec un LP doux, un poil régressif et intérieurement bouillant. Suffisant pour en faire la propre bande originale de sa vie, ou de l’été à venir.

Retrouvez Cigarettes After Sex en concert : 

29 juillet – Cabourg – Festival Cabourg Mon Amour

30 juillet – Aulnoye-Ameries – Festival Les Nuits Secrètes

2/3/4 novembre – Paris – Pitchfork Music Festival 

22 novembre – Strasbourg – La Laiterie 

23 novembre – Feyzin – L’Epicerie Moderne 

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