On a écouté le dernier album de Mauno, Tuning
Le 19 septembre dernier, nous découvrions le groupe canadien Mauno, formé par Nick Everett, au chant et à la guitare, Eliza Niemi à la basse, Adam White à la batterie, et Scott Boudreau à la guitare. Nous avions été saisis par le single Helah, ainsi que son clip, que nous vous présentions ici.
Il était donc impensable de passer à côté du nouvel album de ce groupe originaire d’Halifax, en Nouvelle-Ecosse, au Canada. Intitulé Tuning, il fait suite au premier album Rough Master.
The Soundscape, écrit par R. Murray Schafer, est un livre qui regorge de théories sur les attachements émotionnels que nous créons avec nos environnements sonores, et il aurait changé la vie de Nick Everett. Pour preuve, Tuning est parsemé d’enregistrements extérieurs effectués un peu partout, entre les oiseaux qui chantent, l’eau qui coule, les conversations, les cloches et autres sons indeterminés.
L’album comporte 14 pistes, ce qui, à première vue, peut paraitre énorme, surtout de nos jours où les albums sont souvent en-dessous de 10 titres. Et pourtant, ce Tuning s’écoute en 30 minutes max! Et cela s’explique par des pistes très courtes de quelques secondes à base de sons expérimentaux, mais aussi par le fait que seulement 2 titres sont au-dessus des 3 minutes (et encore, 3:05 pour l’un et 3:06 pour l’autre). Mais attention, il ne s’agit pas de remarques négatives ici; et cela prend même tout son sens lorsque que l’on découvre que Tuning est un album à écouter dans son intégralité.
Pourquoi? nous direz-vous… Eh bien, on se rend compte qu’il n’y a presque aucun temps mort, mais aussi presqu’aucun blancs entre les titres; ces derniers s’enchainent sans que même parfois l’auditeur s’en apercoive. On passe d’enregistrements de sons à des chansons, comme si il n’y avait presque qu’un seul titre au final.
On peut donc parler d’une certaine continuité dans ce dernier album de Mauno… Et pourtant, et c’est là que la logique dépasse l’entendement, il n’y a presque rien d’homogène!
Il n’y a pas de ligne conductrice, pas d’intro, de ponts, de solos ou tout autre régularité dans chaque titre. C’est fascinant parce que nous sommes sans arrêt sur le qui-vive à l’écoute de cet album tellement le groupe s’amuse dans les variations et que nous ne savons jamais dans quelle direction tel ou tel titre va aller. On est presque face à un vrai mash-up, quitte à avoir même l’impression d’assister aux répétitions en studio, surtout sur Shy Shep par exemple.
Mais il faut bien l’avouer, la voix saisissante de Nick Everett, qui nous fait parfois penser à Thom Yorke, nous emporte dans son lâché prise et nous transporte dans son univers aux allures de psychédélisme, tantôt un peu soul, tantôt un peu funk.
Et puis il y a Other Bad et Anything Anymore où nous sommes surpris par une voix féminine, celle de Eliza Niemi, qui apporte un peu de douceur dans ce monde un peu heavy.
Mauno fait en tout cas la part belle aux instruments, la guitare ne fait certainement pas figuration sur cet album, elle-même accompagnée d’un beat soutenu à la batterie. Ils entourent magnifiquement les voix de Nick Everett et Eliza Niemi, et se permettent même de nombreux passages instrumentaux, qui fait ainsi de cet album une écoute plus qu’agréable.
Vous avez bien 30 min?
Tracklisting de Tuning:
01. Or Just
02. Tuning
03. Hand
04. Other Bad
05. Keys
06. How Long
07. Com
08. Anything Anymore
09. P.S.
10. Ditch
11. Shy Shep
12. Decide
13. Pigeon
14. Helah
On est maintenant impatient de découvrir ces titres en live! C’est demain, samedi 30 septembre à l’Espace B à Paris.
Et puis, plus tard, peut-être que nous en serons plus sur Mauno…Restez connectés!