La nouvelle reine de la nu-folk nous surprend encore avec son premier album !
Après plusieurs EPs (nous avions chroniqué son dernier EP Deaf Heat il y a quelques mois) et mini-album publiés, Marika Hackman débarque avec un premier LP réussi. Synonyme de belle claque musicale en ce début d’année bien entamée, c’est dans une valse bouleversante et sombre que la jolie anglaise nous embarque. Douze pistes inédites, avec ces sentiments affables et nocturnes, d’un point de vue musical comme photographique, ces dernières étant signées par le californien Glen Erler. Cela souligne l’importance de vivre l’expérience de ce disque en sons comme en images.
Le leadsingle Drown ouvre l’album, sous une envolée harmonieuse de la voix de Marika et une souple mélodie. Before I Sleep est une mélopée nous transportant musicalement dans une forêt, tandis que Ophelia se démarque avec sa tournure acoustique berçante.
Open Wide possède un petit côté ténébreux tout en restant positif, ou les guitares électriques rencontre la folk cafardeuse, accentuant la voix en crescendo de la jeune femme lors des refrains. Skin s’introduit par une guitare folk-moyeuâgeuse à la fois légère et forte, ou un dialogue entre Marika et le chanteur anglo-finnois Sivu s’instaure. Ce n’est pas leur première collaboration, puisque Hackman avait posé sa voix sur l’une des compositions de l’artiste en 2013. Quant à Claude’s Girl, ressemble à une soyeuse petite comptine acoustique et mature.
Animal Fear, le second single de l’album, est l’un de nos coups de coeur. A la fois mélodieuse et espiègle, la londonienne sublime une pop-folk aux craquements proches d’une machine futuriste. Le clip symbolise bien cette peur de l’animal, les images témoignent de cette intrigue. A noter la présence de Laura Marling dans cette vidéo, à la basse. Les deux britanniques se connaissent étant donné que Marika a effectué certaines de ses premières parties.
In Words ralentit le tempo avec sa ballade obscure et affirmative, où les ambiances de nuit s’installent. Un tout autre registre se dresse lors de la pièce suivante, ou la chanteuse nous ramène musicalement dans… le Moyen-Age ! Monday Afternoon referme un divin écrin gothique et fascinant, devenant une petite ritournelle atténuée. C’est dans l’optique de cette « machine du temps » qu’on repart dans notre période actuelle. Undone, Undress est tout aussi sombre, accompagnée de nobles percussions. Ce titre aurait pu parfaitement illustrer un générique de fin d’un film dramatique, selon l’atmosphère imposée. Autre attachement pour Next Year, nous accueillant dans une « danse « sans fin, au rythme des batteries tribales. Une allure de mélancolie s’installe. Let Me In conclut l’album sur une note suave, reliant la voix dédoublante de Marika à la mélodie acoustique.
C’est un premier essai brillant pour Marika Hackman, dans lequel, derrière la nu-folk, regorge de compostions plus frissonnantes et pop, racontées comme des histoires. Les différentes sonorités abordées s’ancrent sans problème majeur, d’ou cette variété appréciée. Une jolie surprise de ce début 2015, risquant de tourner en boucle pendant quelques temps.
Pistes à écouter : Before I Sleep – Open Wide – Skin – Animal Fear – Monday Afternoon – Next Year